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Webdocumentaires

Le webdocumentaire : une création interactive et transmédia

Webdocumentaires

Définition et contextualisation

Juxtaposition des termes "web" et "documentaire", le webdocumentaire désigne un moyen d'expression créé pour internet. C'est avant tout une nouvelle forme de narration associant textes, photos, vidéos, sons... de manière interactive, on parle alors de création interactive et transmédia. L'utilisateur décide du chemin à suivre, de l'ordre dans lequel il regarde le contenu, il s'engage. De spectateur passif, l'internaute devient acteur. Du côté du réalisateur, nous évoluons, d'une production souvent engagée et militante vers une écriture documentaire plus divertissante, mais toujours informative et rigoureuse dans le contenu.

Créé pour être regardé sur ordinateur, mais encore plus sur tablette ou smartphone en lien avec les réseaux sociaux, le webdoc attire des usagers désireux d'être acteurs de l'histoire qu'ils regardent. En constante mutation, le webdoc se nourrit d'autres écritures narratives innovantes, tendant même vers l'expérience immersive.

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La Parade (2015) réalisé par Samuel Bollendorff et Mehdi Ahoudig ; prod.Les Films du biboquet

Quelques exemples de webdocumentaires

Les précurseurs                           

  • Cité des mortes (2005) propose une enquête au Mexique (Ciudad Juarez) sur la disparition de femmes.    

  • Thanatorama (2007) de Julien Guintard, Ana Maria de Jesus et Vincent Maillais : le webdocumentaire dont vous êtes le héros (mort !).    

  • Voyage au bout du charbon (2008) de Samuel Bollendorff : partez à la rencontre des mineurs de la région du Shanxi. 

 Les incontournables

  • Prison valley (2010) de David Dufresne et Philippe Brault : un regard jeté sur Canon City et son "industrie de la prison".

  • Gaza/Sderot (2008), co-production avec une équipe israélienne - Alma Films/Trabelsi Productions en coopération avec le College Sapir in Sderot, une équipe palestinienne - Ramattan Studios, une maison de production de documentaire française - Bo Travail ! et l'agence de production interactive Upian.com : deux villes frontières aux quotidiens bien différents.

  • Code-barre (2011), un projet franco-québecois d’Arte et l’ONF : raconte le monde qui nous entoure à partir des objets.

  • Welcome to Pine Point (2011) de Paul Shoebridge et Michael Simon : le destin de la ville de Pine Point, du festif au tragique. 

 D'autres regards

  • Stains beau pays (2013) de Simon Bouisson : les élèves de Stains racontent, présentent leur ville.

  • Qui va garder les enfants ? (2013), de Francine Raymond : à partir du quotidien de six familles, on aborde la question de la répartition des tâches (ménage, enfants...).  

  • Pekin sans transition (2013) de Victoria Jonathan et Emiland Guillerme : sept photos servent à regarder Pékin avant/après.  

  • L'oeil du voisin (2014) d’Étienne Chaillou et Mathias Théry : comment vos voisins européens vous imaginent-ils ? 

  • Il limbo (2014) d'Antoine Viviani : un film sur le devenir de la mémoire individuelle et collective à l'ère numérique ; une expérience augmentée de nos propres données.

  • La parade (2015) de Samuel Bollendorff et Mehdi Ahoudig. Loin de l’image sociale réductrice et des préjugés, les réalisateurs nous proposent un voyage à la découverte des cultures du Nord, au travers de trois portraits, celui de Cloclo, majorette, de Jonathan, adepte de tuning, de Freddy, éleveur de coqs de combats et de Gros Bleu, le pigeon voyageur.

 Ils ont été récompensés en 2015-2016

  • #salaudsdepauvres de Patrick Séverin et Michael de Plaen (Mois du Webdoc, Lauréat du Prix des médiathèques)

Festivals

La promotion des nouvelles écritures documentaires passe surtout par les festivals ; ces derniers récompensent des productions et permettent la rencontre avec les réalisateurs.

 En France

  • Visa pour l'image, festival international du photojournalisme - Prix Visa d’or du webdocumentaire soutenu par France 24 et RFI (Perpignan)

  • Sunny Side of the doc et son Sunny lab (La Rochelle)

  • Forum blanc, un rendez-vous international, pour échanger entre professionnels, sur le développement des projets multiplateformes (Grand Bornand)

  • FIGRA (Festival international du grand reportage d’actualité et du documentaire de société). Le festival s'est ouvert en 2013 au webdocumentaire. (Le Touquet)

  • FIFE (Festival international du film d'environnement). Il a ouvert une section de webdocumentaires en 2012. (Paris)

  • Le Mois du webdocumentaire, au sein du Mois du documentaire, est une opération nationale initiée en 2000. Chaque année en novembre, les bibliothèques, salles de cinéma, associations et autres lieux, organisent des projections. L’objectif : rendre visibles à un large public des films documentaires et des webdocumentaires. La BnF participe à la valorisation des documentaires présents dans ses fonds depuis plusieurs années.

  • FIPA (Festival international des programmes audiovisuels). Depuis 1987, le FIPA défend tous les genres audiovisuels, et le transmédia avec le Smart Fip@,  vitrine internationale du transmédia, et laboratoire des tendances créatives et technologiques. (Biarritz)

Ailleurs

  • IDFA (International documentary film festival Amsterdam). Se déroule en novembre. (Amsterdam)

  • Sheffield Doc/Fest, un festival anglais qui s'ouvre aux programmes interactifs. (Sheffield)

  • Millenium international documentary film festival, propose des documentaires et des webdocumentaires innovants et des pistes de réflexion, en présence des plus grands spécialistes et producteurs en Belgique. (Bruxelles)

Ecrits et conférences sur les webdocumentaires

Des livres consultables à la BnF

Nicolas Bole et Cédric Mal, Le webdoc existe-t-il ?, préface de David Dufresne, Paris : Le Blog documentaire, 2014.

Samuel Gantier et Laura Bolka, L'expérience immersive du web-documentaire : études de cas et pistes de réflexions dans la revue Les cahiers du journalisme, n°22/23 -Automne 2011

Rémy Le Champion, Journalisme 2.0 : nouvelles formes journalistiques, nouvelles compétences- La Documentation française, 2012.

Léna Mauger, Le webdocumentaire, laboratoire sous perfusion, in revue 6 mois :  le XXIè siècle en images 

Un mémoire et un webdoc, en ligne

Morgane Molé, Le webdocumentaire, une nouvelle forme d'écriture documentaire ?, mémoire de Master II Pro Conseil éditorial et gestion des connaissances numériques, soutenu à Paris-IV Sorbonne 2009/2010.

What's up webdoc (2013), un webdocumentaire écrit et réalisé par Elisa Planes, Gabriel Menlendez, Nathalie Assouline, Eric Arnaud et Rémi Gomis, tous encadrés par Virginie Terrasse et Wilfried Estève avec les conseils de Florent Maurin. Un projet réalisé dans le cadre de la licence professionnelle "Concepteur réalisateur audiovisuel" de l'Université Paul-Valéry-Montpellier 3, sous la direction de Claire Chatelet. Un webdoc qui parle de webdoc, de sa définition en passant par l'aspect technique, au travers d'interviews de réalisateurs, producteurs, scénaristes, etc.

Où trouver des webdocumentaires ?

Sur le web

  • Le Blogdocumentaire
    Site dédié au cinéma documentaire et aux webdocumentaires. Toujours informatif et critique, il propose des analyses de films et de récits multimédia, des comptes rendus de festivals, des textes théoriques, des entretiens, etc.

  • L'actualité du webdocumentaire sur Scoop.it!
    Scoop.it! est un outil de veille et de partage de contenus en ligne, dont l'ambition est de créer un journal personnalisé sur des thèmes qui vous intéressent.

  • Web-documentaire.org
    Plateforme d'échanges et de promotion des webdocumentaires et des nouvelles formes de narration.

Dans la presse  

En ligne ou dans les colonnes de plusieurs quotidiens à la rubrique Culture, citons Le Monde,  Libération ou encore le Huffington post

Les pages Culture de Courrier international s'ouvrent également à ce nouveau genre documentaire et proposent de longs articles détaillés.

Télérama, dans sa rubrique médias/net, ne laisse de côté aucun champ de la création artistique. Le site web de cet hebdomadaire - en s'associant avec Arte - permet un accès direct à certains webdocs.

Dans les média audiovisuels

  • Les webproductions d' Arte : la chaîne s'est intéressée très tôt au webdocumentaire et finance de nombreux projets.

  • France info propose de nombreuses informations sur son site et s'est s'associé en 2014 à plusieurs partenaires pour lancer le concours "Première caméra", un appel à projet pour la réalisation de documentaires ou de webdocumentaires.

  • France télévision nouvelles écritures : depuis janvier 2013, FranceTV s'engage dans une demarche numérique de grande ampleur, en produisant et en diffusant de nombreux webdocumentaires, des créations web, des jeux multimédia, des web séries...

  • Radio France avec ses multiples déclinaisons (France Inter, France Musique, France Culture, France Bleu, France Info...) propose une direction transverse des nouvelles écritures audiovisuelles.

  • Le blog de l'ONF (Office national du film du Canada), propose souvent des informations techniques sur le développement ou concernant la démarche créatrice des productions et la consultation directe de webdocs, et produit de nombreux projets.

D'autres sites de producteurs, où l'on peut visionner les créations transmédia : Upian, Darjeeling, Les films d'ici, Corner prod, Narrative, The Pixel hunt , Pages & images, Honky Tonk, etc.

À la Bibliothèque nationale de France

À la BnF, site François-Mitterrand, sur les postes audiovisuels du Haut-de-jardin, une sélection de webdocumentaires enrichit l'offre audiovisuelle. Le choix proposé veut interpeller les lecteurs, en leur permettant un accès rapide à ce nouveau genre et étendre ainsi leur recherche à des oeuvres encore méconnues.

Le webdocumentaire est également entré à la BnF dans les collections patrimoniales consultables en bibliothèque de Recherche (Rez-de-jardin). La BnF, tout comme les auteurs et les producteurs de ces œuvres, se pose la question de leur pérénnité. la Bibliothèque mène depuis 2012 une campagne d'archivage (sauvegarde, communication, valorisation) des webdocumentaires, afin de transmettre ces documents dans les meilleures conditions.

Où voir des webdocumentaires sur grand écran ?

La SCAM (Société civile des auteurs multimédia) propose plusieurs fois par an des projections-débats. Elles sont l'occasion de s'informer des démarches effectuées par les auteurs, d'échanger des points de vue.

La BPI (Bibliothèque publique d'information) propose au mois de mai une à deux journées de webdocumentaires, " Singulier pluriel". Les concepteurs des rencontres (partenariat BPI / Images en bibliothèques) offrent un panorama de la production annuelle, une carte blanche et de nombreux débats.

Le Cinéma des cinéastes, dans le cadre du Festival international du film d'environnement (FIFE), propose des projections des webdocumentaires sélectionnés, ainsi que des rencontres avec des auteurs ou producteurs, des débats avec d'autres acteurs du genre pour aider les créateurs dans leur démarches financières, administratives, etc.

La Gaîté lyrique invite très souvent des auteurs ou des producteurs à une présentation publique de leurs œuvres. Ils organisent également I love transmedia, une rencontre dédiée aux nouvelles écritures, donnant ainsi l'occasion de comprendre les évolutions culturelles et les interactions de plus en plus nombreuses entre les genres (télévision, cinéma, web, jeu vidéo).

Formations à la réalisation de nouvelles écritures documentaires

La plupart des écoles de journalisme, mais également celles des métiers du cinéma et de la télévision, ont élaboré des cursus spécifiques aux écritures transmédia.

La formation initiale

  • L'INA-expert est un centre de formation et de recherche aux métiers de l'image et du son placé au cœur d'une entreprise de l'audiovisuel public. Propose la formation diplômante (bac + 2 à bac + 5 et plus), des cours et de la formation continue.

  • L'École nationale supérieure Louis-Lumière propose un stage "Création d’un pilote webdoc" (5 jours) et surtout une approche du webdocumentaire dans la section photographie.

  •  Le Centre européen de formation à la production de films (CEFPF).

  •  L'EMI (École des métiers de l’information), propose un module de 18 jours sur le webdoc.

  • Cinédoc formation à Annecy, propose des stages dans le domaine du cinéma documentaire (écriture, production, réalisation, montage et postproduction). Ils s’adressent principalement aux professionnels du cinéma et de l’audiovisuel.

  • L'École des Gobelins propose un enseignement et des formations pour concevoir et produire des webdocumentaires, ainsi qu'une approche des nouvelles formes d'écriture et de la narration interactive (entre 2 et 10 jours).

  • L'École supérieure de journalisme de Lille (ESJ- Lille) forme au journalisme sous toutes ses formes, y compris l'écriture pour le web.

D'autres écoles ont également intégré ces nouvelles écritures à leur cursus. C'est le cas du Centre universitaire d'enseignement du journalisme à Strasbourg (CUEJ) dont on peut déjà voir quelques réalisations (Yunnan Export : la stratégie du pion, Harmonindia ou encore Avant l'expo 2005-2010); Grenoble qui, au sein de l'Institut des sciences politiques, propose un master transmedia et l'Université Paul-Valéry-Montpellier 3, avec une licence professionnelle "Technique du son et de l'image", spécialité "Concepteur audiovisuel et nouveaux médias".

La formation continue

  • Les Ateliers Varan, centre de formation au cinéma documentaire qui propose "Concevoir et réaliser un webdocumentaire", de 6 semaines et demie. À suivre également, plusieurs rendez-vous du webdoc indépendant, conçu par Le Blog documentaire en collaboration avec les Ateliers Varan.

  •  Le CFPJ : Centre de formation des professionnels de journalisme, propose la formation "Concevoir et réaliser un webdoc" en 5 jours.

Les aides à la création

  • Le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) propose une aide sélective à l'écriture et au développement d'œuvres destinées à internet et/ou aux écrans mobiles (hors jeux vidéo). Les projets sont examinés par un panel de professionnels.

  • La  SCAM (Société civile des auteurs multimedia) propose Brouillon d'un rêve, et plus spécifiquement  Brouillon d'un rêve numérique, pour aider des projets d’œuvres numériques, interactives ou linéaires, à caractère documentaire, proposés par des auteurs francophones et diffusés sur support ou sur réseaux. Cette aide est de 6 000 euros maximum.

  • L'INA (Institut national de l'audiovisuel) propose aux producteurs de soutenir leurs projets transmedia : un soutien financier  (minimum 10 000 euros / maximum 200 000 euros ) et une mise à disposition de ses différents canaux de diffusion : Web, SVoD, VoD, box, offre déportée, réseaux sociaux… ainsi que  les moyens de production et de post-production (dépôt d'un dossier, puis sélection par un jury de professionnels)
  • Fonds européens : Media : un programme de financement communautaire pour projets transnationaux. Ce programme apporte un soutien financier aux œuvres cinématographiques produites dans l’Union Européenne. Les financements proposés portent sur le développement de films et autres créations audiovisuelles, leur distribution ainsi que leur promotion dans et hors de l’Europe.
  • Kisskissbankbank : une banque participative qui vous permet de boucler votre budget. À vous d'activer vos réseaux, car la réussite de la demande réside dans votre force de persuasion.

Les régions peuvent accorder des subventions aux créations audiovisuelles. Citons ainsi le Pôle image Haute-Normandie et Pictanovo, le fonds d'aide à la production cinématographique et audiovisuelle de la région Hauts-de-France