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Ressources en culture générale sélectionnées par la Bibliothèque nationale de France

Accélération et zapping

"Je suis en retard ! En retard ! En retard !" (Lewis Caroll)

Image : CC - Flickr - Damien Roué

L’accélération du temps et la fin du cycle. Est-ce la fin de notre temps ?

Bien que l’on ne s’en rende pas compte (ou du moins, de manière confuse et inexplicable), c’est la vitesse des informations que nous recevons qui engendre l’accélération du temps [...] Cela se joue sur deux plans : la quantité d’informations et la vitesse de leur transmission (entre l’émission et la réception). Dès lors que la valeur qui définit ces deux paramètres augmente, le temps s’accélère [...] Les deux termes de la proposition sont d’ailleurs corrélés, au point de s’entretenir mutuellement : si l’information va plus vite, j’en reçois davantage ; et si j’en reçois davantage, je dois les traiter plus vite, sous peine d’être submergé ou d’être largué — ce qui en soi n’a pas d’importance, mais qui peut poser un problème par exemple dans le monde du travail, où la capacité à traiter un nombre croissant de données à un rythme lui aussi croissant est un critère impératif d’efficacité et de compétitivité.

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À la BnF


Eric Marie de Ficquelmont. Zapping connexion. Boulogne : Timée Ed. 2011

Arrivé à maturité il y a à peine vingt ans, le zapping s'est rapidement imposé comme un paramètre de la vie en société, une évidence durable et internationale. Le web, outil du zapping, n'a pas seulement occasionné le rapprochement des individus, il a aussi changé notre appréhension du monde, notre relation au quotidien et au temps. » Dans cet ouvrage à la fois érudit et accessible, l'auteur dresse un tableau de notre société et retrace les raisons de l'accélération du temps et les conséquences souvent ravageuses sur nos vies. Zapping philosophique, économique, culturel, social, tous les aspects de nos vies sont ici décortiqués, ainsi que le paradoxe qu ils engendrent : dans ce temps où l'on est prêt à tout zapper, il y a un désir fort et revendiqué d'aller vers le durable., Cette « Zapping Connection » affecte tous les domaines, toutes les strates de notre société, tous les âges. Jeunes et moins jeunes compris....


Hartmut Rosa. Accélération : une critique sociale du temps. Paris : La découverte, 2013

L'expérience majeure de la modernité est celle de l'accélération. Nous le savons, nous le sentons : dans la modernité, «tout devient toujours plus rapide». Or le temps a longtemps été négligé dans les analyses des sciences sociales sur la modernité au XXe siècle. C'est cette lacune que Hartmut Rosa tente de combler dans cet ouvrage. Il livre une théorie systématique de l'accélération sociale, susceptible de penser ensemble l'accélération technique, l'accélération des transformations sociales et l'accélération du rythme de vie, qui se manifeste par une expérience de stress et de carence temporelle. Or la modernité tardive, à partir des années 1970, connaît une formidable poussée d'accélération dans ces trois dimensions. Au point qu'elle en vient à menacer le projet même de la modernité : dissolution des attentes et des identités, sentiment d'impuissance, «détemporalisation» de l'histoire et de la vie, etc. Dans ce livre magistral, Hartmut Rosa prend toute la mesure de cette analyse, pour construire une véritable «critique sociale du temps» susceptible de penser ensemble le devenir de l'individu et de son rapport au monde.


Christophe Bouton. Le temps de l'urgence. Lormont : Le bord de l'eau, Imp. 2013

Rares sont les personnes aujourd'hui à ne pas être touchées de près ou de loin par l'urgence, aussi bien dans leur vie professionnelle que privée. Le manque de temps, la nécessité de toujours se presser, sont devenus le lot quotidien de notre postmodernité. Nous vivons le temps de l'urgence, au double sens d'une époque dominée par ce phénomène envahissant, et d'une forme de temps spécifique imprégnée par des normes sociales de rentabilité à court terme. S'appuyant sur des sources diverses - des philosophes (Marx, Heidegger et Foucault), des sociologues (Nicole Aubert et Hartmut Rosa), ou encore des témoignages de salariés, etc. -, ce livre s'attache à décrire l'extension de l'urgence dans les différents domaines de la société et à instruire certaines des questions qu'elle soulève : quelles sont ses conséquences, en particulier sur le rapport des individus au temps ? Quelles sont ses multiples causes ? Dans quelle mesure faut-il compter, parmi celles-ci, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, qui semblent accélérer notre rythme de vie ? Comment faire le départ entre les « vraies » et les « fausses » urgences, les « bonnes » et les « mauvaises » ? Au nom de quelles valeurs ?


Gilles Finchelstein. La dictature de l'urgence. Paris : Pluriel, 2013 (Nouvelle Ed.)

Le culte de la vitesse et de l’instant bouscule toutes les facettes de nos vies personnelles – notre santé, nos repas, nos loisirs – et professionnelles – pression accrue, exigences de rentabilité croissantes. Il pèse aussi sur notre vie publique : les faits divers se traduisent immédiatement en lois, lesquelles sont de plus en plus souvent votées selon une procédure… d’urgence ! Ce nouveau rapport au temps est une des causes les plus profondes de nos maux contemporains. Il place nos sociétés sous tension. Il délégitime le politique. Il risque d’aboutir au sacrifice des générations futures, bien au-delà de la dette ou du réchauffement climatique. Alors, que faire ? Répondre à la vitesse par la vitesse ? S’engager, à l’inverse, sur la voie de la décroissance ? Gilles Finchelstein propose ici une autre voie pour décélérer, retrouver la perspective du temps long et sortir enfin de la dictature de l’urgence.


Jean Chesneaux. Habiter le temps. Paris : Bayard, 1996

Temps de crise ou bien crise du temps ? Les nouvelles technologies et les contraintes de rentabilité et de productivité bouleversent nos échelles temporelles. Nous sommes à la fois obsédés du temps et orphelins du temps. Notre existence individuelle se dissout dans un zapping permanent ; nos sociétés surprogrammées sont bloquées dans l'immédiat ; notre devenir historique se brouille. A chaque niveau, n'est-ce pas le même temps qui vacille ? Comment renouer dans le respect de la durée un dialogue interactif entre le présent agissant, le passé comme expérience, l'avenir comme horizon de responsabilité ? Comment reconquérir le temps, pour redonner du sens et de la cohérence à notre être-en-société comme à notre vie quotidienne ? Comment réintégrer le temps dans notre culture politique, dans nos pratiques citoyennes, dans notre art de vivre ?


Patrick Manoukian. Le temps du voyage. Paris : Transboréal, 2014

À l’heure du voyage toujours plus court, organisé jour après jour, voire d’heure en heure, il convient de s’interroger sur ce qui constitue l’agrément de la découverte d’autres pays et cultures. Le voyage peut en effet, par la prodigalité de ses étapes – imprévus, haltes forcées, rencontres inattendues voire inespérées –, instituer une relation différente au temps, au point que ce sont les interstices du programme projeté, comme des parenthèses précieuses, qui en constituent l’intérêt. Si le chemin vaut plus que le but, l’étape vaut mieux que le déplacement, et parfois le temps perdu à un comptoir, dans un sofa, à une terrasse ou pour un détour marquera le voyage plus qu’un monument ou un point de vue répertorié. C’est à une forme d’éloge de la paresse et de la nonchalance que nous sommes conviés, pour découvrir avec l’auteur, de l’éruption de l’Eldfell en Islande aux clandés du Mato Grosso, d’une cellule de prison au Pérou à l’Extrême-Orient Express, toute la saveur du « temps retrouvé ».


Sur le web


"Accélération du temps, crise du futur, crise de la politique", revue en ligne Temporalités

"11 idées clés pour l'avenir : l'accélération du temps quotidien", revue Influencia

"Le phénomène zapping", Direct Matin (août 2013)