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Ressources en culture générale sélectionnées par la Bibliothèque nationale de France

Guerre et violence

Violence d'Etat : guerre

 Image: pixabay

La violence à son paroxysme

15 millions de morts pendant la première guerre mondiale, 60 millions lors de la seconde, réfugiés, disparitions, exterminations… les conflits du XXe siècle sont caractérisés par un déchaînement des brutalités autant à l'encontre des combattants que des civils. [...] la violence de guerre aura imprimé sa marque sur le siècle qui nous sépare désormais de la Grande Guerre. Pour comprendre comment- la violence a tout submergé sur son passage, il faut en premier lieu en interroger les cadres, les formes et les techniques, avant d'embrasser l'évolution des figures de ce drame et de s'intéresser à l'expérience des corps, des âmes et des êtres qui y furent confrontés

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À la BnF


 

Canto-Sperber Monique. L'idée de guerre juste, Paris, PUF, 2010

Il existe une philosophie morale de la guerre élaborée dès l’Antiquité, traditionnellement désignée sous le nom de guerre juste. La conception de la guerre juste a longtemps fourni une grammaire et un vocabulaire pour l’usage de la force. À l’origine de la réflexion sur la guerre juste, on trouve la conviction qu’il est possible de déterminer la légitimité des buts de la guerre et des moyens employés. La notion de guerre juste est étroitement associée à la possibilité d’une éthique de la violence, elle suppose qu’une distinction puisse être établie entre des usages légitimes et des usages illégitimes de la force.
La théorie de la guerre juste met en avant deux considérations : d’une part, en certaines circonstances, les raisons qui conduisent à la guerre peuvent être légitimes, donnant parfois à la guerre une justification morale (jus ad bellum, droit de la guerre) ; d’autre part, il existe une juste façon de faire la guerre (jus in bello, droit dans la guerre).


Walzer Michel. Guerres justes et injustes, Paris, Gallimard, 2006

Dans l'enfer de la guerre, tout n'est pas égal. Blocus, bombardements de civils, représailles, dommages collatéraux traversent tous les conflits. Mais la guerre juste existe, qui peut à chaque instant basculer dans l'injustice. Déterminer l'inacceptable comme l'inévitable est un jugement auquel nul ne peut se dérober. En quête du juste équilibre, Walzer n'ignore ni les droits de l'homme, ni la nécessité. Le philosophe qui milita contre la guerre au Vietnam montre qu'une guerre, quand même elle servirait les intérêts d'une grande puissance, peut être aussi une guerre juste. Il revendique un empirisme moral, et développe une argumentation à partir d'exemples historiques. Rien de moins abstrait que cette réflexion. Notre monde n'a pas su écarter l'enfer de la guerre, mais il progresse chaque jour dans son exigence d'un droit international pour juger des guerres et des crimes qui y sont commis.


Van Creveld Martin. La transformation de la guerre, Paris, Éd. du Rocher, 1998

Au cours des deux derniers siècles, toutes les doctrines militaires et stratégiques ont été dominées par l'hypothèse clausewitzienne, faisant du conflit armé la " poursuite de la politique par d'autres moyens ". Après la Seconde Guerre mondiale, on voit émerger de nouvelles formes d'affrontement et des combattants d'un type nouveau : guérilleros, terroristes ou hors la loi. Les objectifs ont changé, les armements aussi, qui vont des modèles les plus rudimentaires aux plus sophistiqués. Si tout cela témoigne bien de la disparition des formes " classiques " de la guerre conventionnelle, les responsables civils et militaires des pays développés n'en persistent pas moins à considérer la violence organisée à l'image d'un conflit entre les superpuissances. Pourtant, les nouveaux types de conflits qu'évoque l'auteur engagent des factions tribales, ethniques et religieuses démunies d'armements sophistiqués ou de soutiens fournis par des armées régulières. Les distinctions habituellement admises entre civils et soldats, action terroriste et guerre tombent, ce qui stigmatise l'inadaptation de nos plus anciennes conceptions aux réalités nouvelles - les acteurs et les causes de la guerre, la relation du " faible au fort ". Audacieuses et provocatrices, les analyses de MVC abordent la question de la fatalité de la guerre considérée comme un " jeu ".


Gros Frédéric. État de violence : essai sur la fin de la guerre, Paris, Gallimard, 2005

La philosophie occidentale a longtemps pensé la guerre comme une mise en forme spécifique du chaos des forces. Elle l'a définie, dans une formulation fameuse, comme «conflit armé, public et juste», soutenu par une tension éthique (défense de l'honneur, courage, sens du sacrifice), un objectif politique (donner consistance à un État) et un cadre juridique (fonder le droit, défendre une juste cause, définir des règles de combat). Cette construction spéculative n'eut pas d'influence directe sur la réalité des carnages, elle n'en constitua pas moins un horizon régulateur qui servit à définir en Occident un droit de la guerre, des conventions internationales et un imaginaire spécifique. Or ce concept de guerre, stabilisé par des siècles de réflexion philosophique, échoue aujourd'hui à penser les nouvelles formes de violence : attentats terroristes, factions armées sillonnant des pays ravagés, envoi de missiles intelligents pour des conflits à «zéro mort».


Desmaretz Gérard. Des guerres révolutionnaires au terrorisme : les stratégies de subversion, Paris, Chiron, 2006

Vous côtoierez dans cet ouvrage Robespierre, Napoléon, Blanqui, Bakounine, Marx, Engel, Lénine, Trotsky, Mao... autant de noms porteurs de doctrines et d'idéologies et qui ont, dans leur méthode appliquée des coups d'Etat et autres révolutions, bouleversé et changé l'ordre mondial. Vous trouverez également dans cet ouvrage tout ce qui concerne la genèse du terrorisme, son histoire et les répercussions qu'il représente de nos jours dans notre sociéte.


Boyer Bertrand. Cyberstratégie : l'art de la guerre numérique, Paris, Nuvis, 2012

Espace de création, de partage et de liberté, le cyberespace est aussi le lieu d'expression des passions humaines où le pire côtoie le meilleur. Pilier du développement économique, argument de puissance, le cyberespace s'affirme comme un milieu d'importance vitale pour les États et devient progressivement un nouveau champ d'affrontements. Cette mutation oblige à repenser les concepts de frontière, de souveraineté, de légitimité de l'action. Quel peut être l'apport de la guerre numérique à la conduite d un affrontement classique ? Autant de questions pour lesquelles il faut un cadre conceptuel et une science de l'action, c est-à-dire une stratégie. Pourtant, avant d'élaborer une « cyberstratégie », il est un premier effort à consentir, celui de la définition des termes car l'apposition du préfixe « cyber » ne suffit pas à donner corps à un concept. Ce traité propose donc une description synthétique du nouveau « théâtre d'opération » avant de clarifier le rôle des différents acteurs puis de dégager les principaux déterminants d'une stratégie. En s'appuyant sur les théoriciens de la guerre classique ou nucléaire, Clauzewitz, Poirier, Aron, Beauffre... l'auteur cherche à penser une guerre probable, à en saisir l'essence et les modalités avant que celle-ci ne survienne. En évitant le travers de la prospective hasardeuse, il nous livre une vision personnelle qui n'a d'autre ambition que de promouvoir le débat.


Sur le web


"Préhistoire de la violence et de la guerre", La marche des sciences, France Culture

"Guerres et menaces de guerres. Quel espoir de guerre au XXIe siècle?", revue Cités (n°24)

"Archéologie de la violence. De la Gaule à la Seconde Guerre Mondiale", revue Sciences humaines

"Les violences de guerre faites aux civils", Le Monde


Image : Flickr by Frédéric Vissault