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Ressources en culture générale sélectionnées par la Bibliothèque nationale de France

Monopole de la violence d'État

Violence d'État : monopole

 Image: wikimediacommons

L'État détient le monopole de la violence légitime

 

Dans le Savant et le Politique, Max Weber forge le concept politique de violence légitime. Weber définit en effet l’État comme l’institution détenant le monopole de l’usage légitime de la force physique [...]. Le terme important de cette définition est « légitime ». Car si des personnes ou des groupes peuvent faire usage de la violence, elle n’est en aucun cas légitime. Seul l’État est habilité à utiliser la violence sans qu’on puisse lui en dénier la légitimité. Cela fait partie de ses prérogatives légales. Même quand l’État autorise les individus à user de la violence (cas de la légitime défense), les individus tiennent cette légitimité de l’État, sous forme de délégation...

 

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Dans l'actualité


 

Mort de Rémi Fraisse : "l'État français peut être hyper violent", Le nouvel Observateur

"Aux États-Unis, la longue histoire des brutalités policières", Le Monde

"Sivens : la violence, cet obscur objet du désir", Slate

"Les violences policières augmentent-elles en France?", Blog Nicolas Bourgoin   

 

 

 Image : Flickr by Serge klk


À la BnF


 Auboin Michel, Teyssier Arnaud, Tulard Jean. Histoire et dictionnaire de la police : du Moyen-âge à nos jours, Paris, R. Laffont, 2005

Née de la cité, dont elle a tiré son nom, la police est dépositaire de la violence légitime. C'est le bras armé de la société pour assurer sa propre régulation, chargé à la fois de surveiller et de punir, comme l'aurait dit Michel Foucault. Miroir de l'État, c'est aussi le miroir du crime et de l'humaine condition. Pour la première fois, des universitaires parmi les meilleurs se sont alliés à des policiers férus d'érudition et de mémoire pour écrire une somme unique en son genre. Indissociable de l'essor de la France urbaine, c'est une histoire qui commence avec les prévôts, les chevaliers du guet et les sergents à verge de l'Ancien Régime et se poursuit jusqu'à nos jours avec les " hirondelles " et les policiers d'élite du RAID.

 


 

 Fassin Didier. La force de l'ordre : anthropologie de la police des quartiers, Paris, Éd. du Seuil, 2011

 

Fondé sur une enquête conduite quinze mois durant, des prémices des émeutes de l’automne 2005 jusqu’en 2007, auprès de la brigade anti-criminalité d’une banlieue parisienne, cet ouvrage met en lumière l’exception sécuritaire à laquelle sont soumises les « cités ». Au plus près du travail des policiers comme de l’expérience qu’en ont les populations, il montre que se déroulent au quotidien, près de chez nous, des scènes qui mettent en question le contrat social et la démocratie. À l’opposé des épisodes spectaculaires que relate le journalisme, Didier Fassin raconte l’ennui et l’inactivité des patrouilles, la pression du chiffre et les doutes sur le métier, les formes invisibles de violence et les relations ambiguës avec le monde politique, la banalité du racisme et des discriminations, les interrogations éthiques des agents.

 


 

L'Heuillet Hélène. Basse politique, haute police : une approche historique et philosophique de la police, Paris, Fayard, 2001

La police est un élément de la politique devenue rationnelle, mais elle n'est pas une forme de gestion ni même seulement une administration. Occupée de « tout ce qui ne va pas », la police est au contraire une sorte de résidu de la politique devenue rationnelle. Mais plus l'emprise du rationnel s'étend, plus ce qui ne va pas est multiforme, et plus la tâche de la police est indéterminée. Par là même, sa fonction est de composer : basse politique, elle ne l'est pas au sens d'une politique appliquée, mais d'une politique qui compose avec les circonstances.

 


Braud Philippe. Violences politiques, Paris, ed. du Seuil, 2004

Ce livre a pour première ambition d'opérer une synthèse des travaux classiques ou contemporains sur la violence politique, ceux qui ont fait date aussi bien en philosophie qu'en sociologie ou en histoire. Il cherche aussi à expliquer dans quelles circonstances le recours à la violence devient concevable, probable ou inévitable. A quels dilemmes sont soumis les acteurs ? A quelles conditions les violences extrêmes deviennent-elles possibles ? Pourquoi la violence fausse-t-elle si gravement le jugement politique et provoque-t-elle des indignations sélectives ?

 


Braud Philippe (dir. ). La violence politique dans les démocraties européenne occidentales, Paris, L'Harmattan, 1993

Par rapport à bien d'autres pays du monde, la violence politique a, aujourd'hui, sans aucun doute une visibilité réduite dans les démocraties européennes occidentales. Elle est pourtant présente au coeur même de leur fonctionnement : comme défi, comme menace, ou comme recours : soit sous des formes dures soit, plus souvent, sous des formes modérées. Ces études, signées par des jeunes chercheurs aussi bien que par des spécialistes confirmés, n'ont pas pour objet d'analyser les causes ou les déroulements des conflits, mais d'appréhender globalement la violence comme un mode très spécifique d'affirmation politique. A travers la violence d'état ou les violences contestataires, il s'agit de mieux comprendre le statut de la force dans l'Etat de droit.


Ricoeur Paul. État et violence, Genève, 1957

Avec l'Etat, une certaine violence apparaît, qui a les caractères de la légitimité. Que signifie, non seulement pour notre vie d'homme, mais pour notre réflexion morale, pour notre méditation philosophique et religieuse, ce fait étrange : l'existence politique de l'homme est gardée et guidée par une violence, la violence étatique, qui a les caractère d'une violence légitime?

 

 

 


Laforgue Denis et Rostaing Corinne. Violences et institutions, réguler, innover ou résister?, Paris, CNRS, 2011

École, police, prison, hôpital psychiatrique, aide sociale à l’enfance ou centre de rétention : ces institutions sont à la fois productrices et régulatrices de violences. Longtemps critiquées pour leur violence symbolique (Bourdieu), leur dimension disciplinaire (Foucault) ou leur organisation totale (Goffman), elles continuent d’être interrogées sur leur (in-)capacité à réguler la violence sociale, à la légitimité de la violence qu’elles exercent. À partir d’enquêtes empiriques au cœur de ces institutions, cet ouvrage étudie les dynamiques entre «institutions» et «violences»: comment les institutions publiques contemporaines font-elles face à de telles mises en cause ?

 


Laitin David. Nations, states and violence, Oxford, Oxford University Press, 2007

Cet ouvrage présente une vue révisionniste des sources du nationalisme, de la relation de la nation à la culture, et des implications du nationalisme et de l'hétérogénéité culturelle pour l'avenir de l'Etat-nation. Il accepte le point de vue désormais standard que des identités nationales ne sont pas des traits hérités, mais des communautés construites pour servir des fins politiques. Les identités nationales résultent des efforts déployés par les individus pour coordonner leurs identités avec d'autres qui partagent au moins certains traits culturels avec eux. Comprise comme le résultat de cette dynamique de coordination, les implications de l'homogénéité nationale et de l'hétérogénéité sont explorées. Mais cette hétérogénéité n'est pas seulement due au processus de migration, mais aussi parce que de petits groupes dans de nombreux États, que l'on croyait homogène, coordonnent leurs actions afinde réclamer une reconnaissance nationale.

 


Dupuis-Déri Francis (dir. ). A qui la rue? Répression policière et mouvements sociaux, Montréal, Ecosociété, 2013

Des policiers « forcés » d'intervenir pour arrêter des « casseurs » qui s'infiltrent dans des manifestations « radicales ». Ce type de récit, largement relayé par les médias, correspond-il à la réalité des faits ? Ne sert-il pas davantage à justifier la répression policière qui s'abat depuis une quinzaine d'années sur les mouvements sociaux un peu partout en Occident ? « À qui la rue ? » offre les outils théoriques, politiques et historiques pour comprendre que ces arrestations de masse ne sont pas le résultat de contestations turbulentes, mais bien le fruit d'un profilage politique. Les policiers opèrent ainsi une distinction entre les « bons » et les « mauvais » manifestants : ceux qui, du point de vue des autorités, ont des revendications légitimes (les salariés, les « pères de familles »...) et ceux qui contestent l'ordre social (les jeunes, les anarchistes...).


Sur le web


 

"Légitime violence? Enquête sur la réalité de l'État démocratique", Revue française de science politique

"La fin du monopole de la violence légitime?", Revue d’études comparatives Est-Ouest

"L'État ou le monopole de la violence légitime symbolique", Revue Cités (n°51)

"Mettre en cause la légitimité de la violence d'État", Revue Quaderni, Cairn

"La violence d'État dans nos démocraties", Télérama

"Enquêter sur la violence légitime", La vie des idées

 Image : Flickr by Mikael Marguerie