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Sensationnalisme : Enquête sur le bavardage médiatique / Yoan Vérilhac / Amsterdam, 2024.
Maître de conférences en littérature française, menant depuis plusieurs années des recherches autour de la presse et des faits divers, Yoan Vérilhac est l’invité du troisième volet du Cycle dédié à l'histoire de la presse proposé à la BnF le 3 décembre.
L’occasion de consulter son dernier ouvrage, étude historique et culturelle dans laquelle le fait divers et la presse sont des objets – parmi d'autres – nourrissant l’élaboration du concept de sensationnalisme. À la fois fait culturel et langage, l’auteur l'associe à l’entrée du bavardage dans l’espace public, et relie sa diffusion à l’avènement des démocraties et de la culture médiatique.
Presse people, chaînes d’information en continu, magazines de faits divers, spectacles de magie, parcs d’attraction, enquêtes paranormales : fait le sensationnalisme ce qui est caractérisé par une relation forte au présent, l’incohérence et l’excès. En s’appuyant notamment sur les travaux du sociologue Gabriel Tarde (L’Opinion et la foule,1989) et ce que celui-ci nomme la « sensation de l’actualité », Yoan Vérilhac s’attache à présenter le sensationnalisme comme un pilier de la démocratie, et de la création du collectif.
L'auteur se place ainsi à rebours de la critique de la culture de masse et de sa supposée fonction normative réfrénant l’émancipation et la réflexion. Sans en éluder les aspects nocifs – quand celui-ci sert la propagande ou brouille les frontières du sérieux et du ludique – il propose de considérer le sensationnalisme comme une forme de « bavardage médiatique » fédérateur, par l'étude de ses usages et modes de réception.
En libre accès en salle B
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Conférence, BnF François-Mitterrand, Petit Auditorium, mercredi 3 décembre de 18h30 à 20h
Gratuit, réservation conseillée
Cette troisième conférence du cycle dédié à l'histoire de la presse met en lumière l’« âge d’or » de la
presse écrite. Grâce à la libéralisation politique permise par l’installation durable de la Troisième République et à une expansion économique sans précédent, la période allant de la fin du XIXe siècle à 1914 voit la fin de la tutelle étatique sur la presse et la montée en puissance de journaux à bas prix. La recherche d’un lectorat de masse favorise l’émergence d’un journalisme d’information qui valorise le spectaculaire, le fait divers et le scandale. La loi du 29 juillet 1881 constitue une étape clé en garantissant une liberté de la presse très étendue : en levant toute censure a priori et en ne sanctionnant plus que les délits, elle favorise l’apparition de nouvelles publications et accélère l’organisation de la profession.
Cette liberté nouvelle, tout en relâchant l’emprise gouvernementale, n’affaiblit pas pour autant les liens étroits entre presse et politique, les journaux servant d’instruments pour influencer l’opinion publique. Les quotidiens jouent un rôle déterminant dans la vie politique locale et nationale et la presse d’opinion se développe, reflétant le pluralisme idéologique dans cette France de la Belle-Époque.
Par Patrick Eveno, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, et Yoan Vérilhac, maître de conférences en littérature française à l’université de Nîmes.
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Jusqu’au 14 décembre, la salle B vous propose d’explorer la presse de faits divers du XIXe siècle à nos jours à travers une sélection de documents patrimoniaux et d’ouvrages en libre accès. Cette présentation accompagne la rencontre « Naissance d’une profession journalistique et âge d’or de la presse (1870-1914) » du 3 décembre.
Étonnants ou tragiques, extraordinaires ou insignifiants, les faits divers exercent à travers les siècles une trouble fascination. Qu’ils portent sur des événements insolites, des catastrophes naturelles, des crimes sanglants ou de comiques accidents, les récits suscitent des émotions fortes parce qu’ils renvoient, au-delà des cas particuliers, à des questions universelles : la vie, l’amour, la jalousie, l’argent, la mort…
Véhiculés dès les débuts de l’imprimerie par des feuilles occasionnelles appelées « canards », les faits divers conquièrent les grands quotidiens dans la seconde moitié du XIXe siècle. Âge d’or de la presse, la Belle-Époque voit également apparaître des publications thématiques, entièrement consacrées aux faits divers et notamment aux affaires criminelles qui constituent, au gré de ses transformations et jusqu’à aujourd’hui, la matière privilégiée de cette presse à sensation.
Pour aller plus loin:
- Sélection Gallica « Presse de faits divers »
- Billet de blog Gallica « L’Œil de la police : drames de l'amour, de la vie, de la mort »
- Autres billets de blog Gallica sur les faits divers
- Article des Essentiels « L’irrésistible attraction du fait divers »