La Bibliothèque nationale de France offre à travers ce portail une vue globale des organismes de formation et aides aux professions des Métiers du livre.
Ce site, mis à jour régulièrement et enrichi par le personnel de la bibliothèque de l'Arsenal, vous propose également un tour d'horizon des manifestations culturelles autour du livre en France et à l'étranger, en lien avec sa politique documentaire et sa programmation culturelle (colloques, journées d'études etc.).
La bibliothèque de l'Arsenal s'emploie également à construire au fil de l'eau des séries documentaires sous forme d'articles comme "Les conversations de l'Arsenal", interviews de différents professionnels des Métiers du livre.
L'ENSSIB invite les professionnels du livre à réfléchir à la problématique des fonds locaux en bibliothèque à l'occasion d'un colloque intitulé "Les lieux du patrimoine : les collections à l’épreuve du territoire", qui se tiendra les 20 et 21 janvier 2025 dans les locaux de l'ENSSIB, à Villeurbanne.
Partant du constat que les fonds locaux recouvrent encore pour les professionnels des bibliothèques une réalité complexe, car bien souvent multiple et mouvante, ce colloque, avec sa dimension pluridisciplinaire, souhaite réinterroger les notions de collections et d’usages, de territoires et de lieux, tant dans leurs dimensions géographiques, politiques, que sociologiques et historiques. Il entend aussi apporter un éclairage nouveau sur la façon dont nous habitons nos territoires, dont nous les percevons, dont nous les documentons et dont nous constituons et préservons leurs mémoire.
Infos complémentaires et inscriptions en cliquant ici
illustration Enssib
La BnF organise, en partenariat avec le Comité d'histoire du ministère de la Culture, un séminaire pluriannuel, baptisé "Une histoire de la BnF", qui entend interroger l’histoire institutionnelle de la BnF au prisme de thématiques transversales. À raison de trois séances par an, le séminaire se propose de poser un regard extérieur sur l’histoire de l’établissement, en interrogeant ses liens avec les autres acteurs culturels et l’histoire des politiques publiques.
La première séance, intitulée "Une histoire des publics, de l'époque moderne à nos jours", se tiendra le vendredi 29 novembre 2024, de 14h à 17h15, dans le Petit Auditorium du site François-Mitterrand de la BnF.
Placé sous la coordination scientifique d’Emmanuelle Chapron, professeure à l’université Aix-Marseille et directrice de recherche à l’EPHE, ces séminaires proposent de croiser le regard de témoins et d’acteurs de l’histoire de la BnF à l’approche scientifique d’universitaires et de jeunes chercheurs. À travers chacune de ces séances seront présentés, quelques projets de recherche récemment achevés ou encore en cours, ainsi que des focus sur des fonds d'archives à exploiter en vue d'ouvrir de nouvelles perspectives de recherches.
Ces séances sont ouvertes à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’établissement, des bibliothèques et des politiques culturelles.
→ Pour accéder au programme détaillé de l'évènement, rendez-vous sur l'agenda institutionnel de la BnF.
→ Le lien au formulaire d'inscription de ce séminaire.
Visuel : Journées européennes du Patrimoine 2019 sur le site François-Mitterrand - 2019 - © Emmanuel Nguyen Ngoc / BnF
Quand l’imaginaire inspire la réalité
La bibliothèque de l'Arsenal accueille le lundi 18 novembre à 18h30 l'historien Yves-Marie Bercé, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Le professeur émérite à la Sorbonne et ancien directeur de l’Ecole des Chartes présentera son ouvrage Bons princes et ministres haïssables aux XVIe et XVIIe siècles, un recueil d’anecdotes méconnues où les princes et princesses, les ministres, nourris de théâtre et de romans, agissent dans leur propre vie comme des héros de comédies ou de tragédies.
L’imaginaire romanesque propre à cette époque baroque façonne ces personnages hauts en couleur et, en retour, leurs exploits sont repris par les écrivains pour s’incarner à nouveau en fiction.
modernes. », Les éditions du Cerf, 2023.
Les très riches collections de l’Arsenal recèlent de multiples ouvrages en lien avec le thème de cette soirée. Une sélection en sera proposée dans les vitrines du Grand salon de la bibliothèque et, parmi eux, les romans, tragédies, ainsi que les grands décors théâtraux, comme ceux de Giacomo Torelli.
Illustration ci-dessus : Feste theatrali per la Finta pazza, par Giulio Strozzi (livret), Franceso Sacrati (musique) et Giacomo Torelli (décors), [Paris, 1645]. Ars, FOL-S-1819, source Gallica BnF.
Citons également Artamène ou le Grand Cyrus de Madeleine de Scudéry, célèbre roman à clé publié en pas moins de 10 volumes entre 1649 et 1651, traduit en plusieurs langues et plusieurs fois réédité, véritable livre de chevet parmi les élites. Car derrière les noms de fiction pouvaient se deviner facilement princes et courtisans, cf. illustration → Madeleine de Scudéry, Artamène ou le Grand Cyrus, à Paris, chez Gustave Courbé, 1649-1651. Ars, 8-BL-17411 (1-10).
Romans, mazarinades, pièces manuscrites, gravures, accompagneront le récit d'Yves-Marie Bercé pour nous conter ces histoires de masques et comédies inscrites dans la vie réelle, comme celle du roi d'Angleterre jouant le rôle de palefrenier pour s'échapper ou celle du prince de Condé déguisé en valet pour passer la frontière du royaume.
Illustration : Homme de Qualité allant incognito par la Ville, dessiné par I.D. de St Jean, F. Ertinger sculp. Se vend a Paris,1689. Note manuscrite : "Enluminé par la femme de St Jean". Ars, Est-368 (191), source Gallica BnF.
Le prochain Atelier du livre de la BnF, intitulé "Détruire le livre ?" et organisé en partenariat avec l’École nationale des chartes et l'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques, sera consacré à la destruction des livres, en particulier en bibliothèque ; il se tiendra le mardi 26 novembre 2024 de 14h à 18h, à la BnF (site François Mitterrand, petit auditorium) et pourra également être suivi en streaming sur la Chaîne Youtube de la BnF.
"Si la destruction de livres soulève bien souvent indignation et consternation, surtout lorsqu’elle résulte d’enjeux sociopolitiques extérieurs (conflits, valeurs morales…), la gestion même d’une collection en bibliothèque implique de retirer des documents autrefois accessibles au public. Pour autant s’agit-il dans ce contexte de destruction ? Et comment parler de destruction sans parler de sauvegarde ?"
Plus d'informations ?► Cliquer ici
Les Ateliers du livre sont des rendez-vous proposés deux fois par an par la Bibliothèque nationale de France aux professionnels et aux chercheurs autour de l'histoire et de l'actualité du livre.
illustration : Le Phénix renaissant de ses cendres [estampe], Paris, 1795-1799 - - BnF, département des Estampes et de la photographie
Le Jeudi 17 et le vendredi 18 octobre la bibliothèque de l'Arsenal accueille dans son Grand salon, les Journées d'étude Gallica marque blanche. Cette manifestation réunit des professionnels des bibliothèques impliqués dans le programme Gallica maque blanche, dispositif de coopération numérique permettant aux établissements partenaires de bénéficier de l'infrastructure Gallica pour diffuser leurs collections numérisées (ex. : BNUS, BM de Grenoble, bibliothèque de l' INSEE, Ponts et chaussées...).
INFO du 8 octobre : Réservations closes (jauge atteinte). Laurent Ungerer et son équipe présenteront cette même conférence-performance à la bibliothèque Forney le 19 novembre 2024 ► https://www.paris.fr/evenements/tabula-notre-dame-continuer-l-histoire-69173
Les TABULA de Laurent Ungerer et son équipe seront présentées sous la forme d’une conférence performée à la bibliothèque de l’Arsenal le mardi 22 octobre à 18h30 : Notre-Dame, continuer l'histoire.
Cinq ans après l’incendie de la cathédrale, sa réouverture aura lieu le dimanche 8 décembre 2024. Sa reconstruction aura nécessité l’intervention de plusieurs corps de métiers pilotés par plusieurs acteurs : l’établissement public « Rebâtir Notre-Dame de Paris », pour la restauration du bâtiment et le diocèse de Paris, pour l’aménagement intérieur de la cathédrale. Ces chantiers d’aménagement appelés « Ateliers de Notre-Dame » réunissent différents artistes et experts sur des questions de signalétique, de scénographie, de lumière etc.
C’est dans ce cadre que Laurent Ungerer se voit confier en 2020 par le diocèse une commande pour recréer une nouvelle identité visuelle.
Il s’agit de mettre en place une nouvelle typographie pour Notre-Dame afin de matérialiser différents types de messages à l’intérieur de la cathédrale, de réfléchir à la fonction des motifs ornementaux ou encore d’intégrer l’incidence de la lumière sur les supports signalétiques etc. Dans ce lieu de ferveur religieuse pour les uns ou lieu touristique exceptionnel pour les autres, Notre-Dame plonge le designer dans une réflexion profonde sur la manière d’exercer son métier.
Comment matérialiser l’immatérialité spirituelle de Notre-Dame qui fait l’essence même de ce lieu traversant les siècles ? Comment entrer dans un processus créatif quand on est graphiste sous le sceau du Mystère catholique ? Comment rendre-compte du Sacré sans fuir l’image ? Comment établir un pont entre le pragmatisme de notre époque contemporaine et l’identité de la cathédrale sans la dénaturer ? Comment différencier les messages sacrés de ceux qui ne le sont pas, tout en présentant un ensemble homogène dans un langage universel ?
Pour cette expérience « pro-humaine », Laurent Ungerer a sillonné pendant trois années, d’autres lieux de recueillement et les bibliothèques pour nourrir ses réflexions.
C’est ainsi que le projet Tabula voit le jour en 2023 :
8 livres hors format, ou plus précisément des cahiers encartés non reliés conçus pour partir en itinérance à travers les bibliothèques. Ces cahiers posés sur des tables aux dimensions adaptées, sont des outils de médiation à destination du public. Il s’agit pour Laurent Ungerer et son équipe de présenter ses Tabula, d’expliquer le travail de signalétique réalisé spécialement pour Notre-Dame.
Chaque Tabula ressemble à des cartes itératives et présente des recherches sur des thèmes précis : l’écriture, la symbolique, les ornements, la trame, la composition etc.
Parmi ces Tabula, celle consacrée au thème de l’ « Écriture » nous a été présentée. Située en haut à gauche de la page de présentation, une vignette où Saint-Grégoire touché par la colombe du Saint-Esprit est représenté assis à son pupitre. Cette miniature provient de l’Évangéliaire de Saint-Grégoire conservé à Trèves (cote ms. 117/1626). L’artiste enlumineur surnommé Maître du Registre de Saint-Grégoire composa cette illustration vers la fin du Xème siècle et a exercé en partie son activité au scriptorium de l’abbaye de Reichenau. D’autres ouvrages appartenant au département des Manuscrits de la BnF évoquent le même sujet, c’est le cas pour le Latin 817, folio 21r et le Latin 818, folio 2v. Tous deux représentent Saint-Grégoire inspiré par le Saint-Esprit. À côté de cette vignette sous pavillon religieux, des oiseaux imprimés numériquement saupoudrent l’espace de la page. Cette composition nous permet de nous attarder sur certains détails tout en visualisant le Tout.
En tournant les pages de cette Tabula, les travées des différentes déclinaisons typographiques du mot « tabula » nous rappellent l’ordonnancement caractéristique d’un plan d’église. Laurent Ungerer nous explique ces variations de lettres dans un même mot, entre l’onciale et les caractères romains, fruit d’un travail de recherches inspiré par un document de Viollet-le-Duc, conservé à la bibliothèque de Charenton.
En dernier lieu, nous évoquerons en un mot la matière qui constitue ces Tabula. Il s’agit d’un papier Hahnemühle Hemp sans azurant optique et répondant à la norme ISO 9706. Si ce papier de haute qualité présage d’une bonne stabilité dans le temps de ce travail, la composition des encres numériques employées ne nous a pas été précisée.
Laurent Ungerer nous a indiqué que ce projet Tabula était évolutif, parce que différentes visions s’affrontent et qu’il faut du temps pour construire des ponts. C’est donc dans un esprit d’ouverture et de bienvenue que ce travail a été engagé, et il était évident pour le designer qu’exposer ces Tabula en bibliothèque faisait sens, puisque la bibliothèque est un lieu de transmission et de conservation du patrimoine écrit.
Christine Prieur
Photo : C. Prieur | BnF
Entrée gratuite sur réservation obligatoire à l’adresse suivante : metiersdulivre.arsenal@bnf.fr (préciser nom, prénom, nombre d'inscrits). Attention les places sont limitées !
Ces tabula partiront ensuite dans d’autres bibliothèques :
→ Bibliothèque Forney, le mardi 19 novembre, de 19h à 20h30.
→ L’École nationale supérieure des Arts décoratifs, le mardi 3 décembre
→ Bibliothèque nationale d’Allemagne site de Leipzig, le samedi 29 mars
Du 2 au 4 octobre 2024, la médiathèque Jacques-Chirac de Troyes, en partenariat avec l'ENSSIB, accueillera un colloque dédié aux formes de la culture de l’imprimé dans les villes champenoises des temps modernes et aux principaux acteurs du monde du livre, qu’ils soient papetiers, imprimeurs, libraires, bibliothécaires ou collectionneurs. Plus d'infos sur le site de l'ENSSIB
illustration : Médiathèque de Troyes
Les manifestations organisées par la BnF et figurant à l'agenda de son offre culturelle font l'objet de captations vidéos qui permettent de donner une deuxième vie à ces moments de partage et de diffusion du savoir. Les personnes qui n'auraient pu être présentes au moment de l'évènement peuvent ainsi en profiter en différé !
En ces derniers jours de vacances, retrouvez sur la page Galerie de médias du site de la BnF les grands moments de la saison 2023-2024 de la bibliothèque de l'Arsenal, notamment les trois temps du cycle sur les différents formats du livre et de leurs évolutions, très apprécié►
Les corps du livre, du codex au numérique. Conférence d'Elsa Tadier, mai 2024
Du portatif au poche : un format devenu forme. Conférence d'Isabelle Olivero, avril 2024
Géants et nains : à la rencontre des livres hors-normes. Conférence de Nicolas Ducimetière, mars 2024
Bon visionnage !
illustration : Galerie de médias BnF
Nous ne pouvions pas clore cette série d’articles sans évoquer le Sidereus nuncius actuellement exposé au Musée de la BnF sur le site Richelieu.
Le Sidereus nuncius ou « Messager des étoiles » (publié à Venise en 1610) est illustré de gravures sur cuivre qui reproduisent les dessins réalisés par Galilée pendant ses observations de la lune. Grâce à une lunette astronomique fabriquée par ses soins, il est le premier à mettre en évidence le relief du sol lunaire. L’ouvrage témoigne également de sa découverte des satellites de Jupiter. Il donne ainsi des preuves de l’héliocentrisme affirmé précédemment par Copernic et s’attire les foudres de l’Inquisition qui l’oblige à se rétracter.
Si aujourd’hui les progrès de la Science ont permis aux hommes de révéler quelques mystères sur la place de la planète Terre dans l’Univers, il n’en demeure pas moins que les astres restent une source d’inspiration pour les écrivains et les artistes comme par exemple Dominique Fayad .
Source de l'illustration : Gallica | BnF
Présentation de l’Astronomique discours, de Jacques Bassantin , publié en 1557 à Lyon par Jean de Tournes.
Astronome, mathématicien mais aussi astrologue, Jacques Bassantin a dédié son traité à la reine Catherine de Médicis, elle-même férue d’astrologie. Écrit directement en français dans un but pédagogique, il contient des volvelles qui permettent notamment de calculer le mouvement et la position des planètes dans le ciel.
→ Photo Christine Prieur | BnF (cote : Fol-S-1188)
→ Prochaine épisode de notre série consacrée à l'Astronomie, le lundi 26 août.
Les premiers livres imprimés contenant des volvelles (du latin volvere : tourner), datent du 15ème siècle.
Composées de disques en papier superposés et tournant sur un axe central fixé dans l’épaisseur d’une page de livre, les volvelles présentent différentes unités de mesures. Elles servaient d’instruments de calcul et étaient utilisées pour l’astronomie ou la navigation.
Dans l’édition française de La Sphère (…) de Joannes de Sacro Bosco (11..-1256), conservée à la bibliothèque de l’Arsenal, les parties mobiles des volvelles, disposées à la fin de l’ouvrage ne sont pas montées. Elles devaient être découpées et fixées sur les cadrans présents dans le texte pour devenir opérationnelles.
La première édition imprimée du traité d’astronomie de Sacro Bosco date de 1472. Après de nombreuses éditions latines, cette traduction française est la deuxième à rendre accessible à un public plus large ce traité qui est resté une référence pendant le Moyen Age et la Renaissance.
Photo : Christine Prieur | BnF (cote 8-S-15382)
→ Prochaine épisode de notre série consacrée à l'Astronomie, le lundi 19 août.
Le Ms-1036 réserve (Sufi latinus) est une traduction latine d’un traité d’astronomie arabe. Ce manuscrit a été réalisé entre 1250 et 1275, sans doute à Bologne. Il comprend deux traités d’astronomie arabe, le Liber de locis stellarum fixarum d’Al Sufi et le Liber experimentorum de revolutionibus annorum d’Albumazar.
Chaque section du Liber de locis stellarum fixarum contient de tables de longitude et de latitude dans le ciel des étoiles fixes. Ces étoiles sont indiquées en rouge dans les belles figures représentant les différentes constellations.
→ Source Gallica | BnF Ms-1036, folio 16r
→ Prochaine épisode de notre série consacrée à l'Astronomie, le lundi 12 août.
En ce mois d’août, idéal pour admirer les étoiles filantes, nous vous proposons de partir à la découverte d’ouvrages d’astronomie dans les collections de la bibliothèque de l’Arsenal, à travers six articles publiés sur le portail des Métiers du livre.
Pour les Grecs, la Terre est fixe au centre de l’Univers. Les planètes et les astres tournent autour d’elle en réalisant un mouvement circulaire. Il faudra attendre plusieurs siècles pour voir ce modèle remis en question.
Au début du 16ème siècle, Nicolas Copernic (1473-1543) propose un modèle héliocentrique du monde. Pour lui la Terre n’est ni immobile, ni au centre de l’Univers. Elle tourne sur elle-même en 24 heures et autour du Soleil en un an. Pourtant l’astronome ne démontre pas sa théorie. Il faudra attendre plus d’un siècle encore pour prouver le mouvement de la Terre.
Début du 17ème siècle, Gallilée (1564-1642) découvre que Jupiter a plusieurs satellites et que la Terre n’est pas seule en mouvement dans l’Univers. Grâce à des lunettes astronomiques qu’il a fabriquées, il observe une multitude d’étoiles, la lune et les satellites de Jupiter.
Au début du 17ème siècle, dans son traité De Cometis (4-S-3357) Kepler (1571-1630) décrit la mécanique du mouvement des planètes sans en expliquer les causes.
Les travaux de Newton donnent une explication au modèle de notre système solaire dans les Philosophiae naturalis principia mathematica en 1687. Ce texte est traduit par madame Du Châtelet en 1759, la bibliothèque de l’Arsenal possède une édition sous la cote (4-S-2831).
À travers quelques manuscrits et imprimés nous vous proposons de découvrir ces différentes représentations des astres au fil des siècles…
Christine Prieur
Illustration provenant de "La sphère" de Jean de Sacrobosco ; édition de 1619.
→ Source Gallica | BnF
Le Ms-2872 est un recueil de textes de vulgarisation scientifique daté du 14ème siècle. Ce manuscrit débute par un calendrier contenant des indications astrologiques (position des planètes et du Soleil, durée du jour et de la nuit). Ce calendrier était adressé à des clercs car il servait à les initier au calcul du comput ecclésiastique (calcul du calendrier des fêtes mobiles), qui permettait de connaître la date de Pâques à partir des phases de la lune, et d’en déduire les dates de toutes les fêtes liturgiques déterminées à partir de la date de Pâques (Mercredi des cendres, Ascension, Pentecôte).
→ Illustration concernant la rotondité, ou comment on peut tourner autour de la Terre (folio 28v du Ms-2872).
→ Provenance : manuscrit ayant appartenu au marquis de Paulmy.
→ Source Gallica | BnF
Suite et fin des articles consacrés aux tournois : Ms-4790 réserve (1430-1470)
Le Grand Armorial de l’Europe et de la Toison d’or présente les membres de la Toison d’or en équipement de parade avec le déploiement de l’héraldique sur leurs tenues de chevalier et leurs étendards. Cette représentation en grande tenue héraldique dans des postures de joutes évoque l’iconographie des tournois qui joue un rôle dans l’imaginaire de cette époque.
© Gallica BnF, Ms--4790 réserve, folio 41v
Le contexte de création du Grand Armorial : Il fut créé grâce à la naissance de la Toison d’or instiguée par Philippe Le Bon après son mariage avec Isabelle du Portugal. On fabrique alors un registre qui prend la forme d’armoriaux et qui représente les membres de la Toison d’or en grande tenue héraldique. Parmi cet ouvrage, deux d’entre eux vous sont présentés.
© Gallica BnF, Ms--4790 réserve, folio 64v
Laure-Anne Caraty a fréquenté pendant plusieurs années la salle de lecture de la bibliothèque de l’Arsenal pour la préparation de sa thèse de doctorat en littérature. Elle s’est intéressée spécialement aux manuscrits de l’érudit La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781) concernant la poésie lyrique médiévale en langue d’oc conservés à la bibliothèque. Sa thèse, intitulée ‘Réception et étude de la poésie lyrique médiévale de langue d'oc au siècle des Lumières : œuvres et manuscrits de La Curne de Sainte-Palaye’ sera prochainement publiée chez Droz. Laure-Anne Caraty nous présente son travail.
Quel a été le sujet de votre thèse de doctorat ?
Ma thèse s’intéresse à la réception de la lyrique des troubadours au xviiie siècle dans le cercle francophone de l’Académie des Inscriptions et, plus particulièrement, dans les chansonniers de Jean‑Baptiste La Curne de Sainte-Palaye (1697‑1781).
Qui est ce personnage ?
Jean‑Baptiste La Curne de Sainte-Palaye est un membre de la petite Académie et philologue, un savant bien connu des romanistes actuels pour ses travaux dans le domaine de littérature médiévale d’oïl. Il appartient aussi aux premiers médiévistes ayant œuvré sur la production poétique des troubadours (le trobar) afin d’en proposer une édition qui, si elle avait vu le jour, aurait sans doute complété son Recueil des poètes françois avant 1300. Le projet de cet érudit a suscité une recension des manuscrits des troubadours sans précédent dans l’histoire de la réception du trobar en France. L’entreprise fut telle qu’elle conduisit Sainte‑Palaye jusqu’en Italie, où il put accéder à de précieux recueils. Chaque témoin recensé fut répertorié ou copié pour permettre le travail philologique devant aboutir à une publication des poèmes.
Dans l’ensemble des papiers de La Curne de Sainte-Palaye, qu'avez-vous trouvé de si particulier dans les manuscrits de l'Arsenal que vous avez consultés ?
Ces manuscrits sont des copies de manuscrits médiévaux recueillant les poèmes des troubadours. Ils ont été plusieurs fois cités par les travaux de plusieurs chercheurs mais leur contenu reste méconnu de la communauté scientifique, convaincue qu’il ne s’agit que d’une somme de copies modernes du trobar. Qui plus est, l’attention de la recherche demeure encore focalisée sur l’ouvrage censé être l’aboutissement des recherches de Sainte-Palaye, l’Histoire littéraire des troubadours (1774). Le désintérêt des philologues pour des codices occitans de cet érudit, conjoint à la seule lecture de l’Histoire littéraire depuis la fin du xixe siècle sont à l’origine d’une lacune dans la connaissance de l’histoire de la réception des troubadours en France avant l’avènement de la philologie comme discipline scientifique.
J’ai cherché à combler cette carence, en proposant une première étude des chansonniers de Sainte-Palaye. Il ressort de mon investigation que ses copies ne conservent pas un corpus mais deux : les poèmes des troubadours au centre des folios et un texte‑critique situé dans les marges. Ce dernier consiste en des commentaires notés au fil de la lecture du savant et relevant de plusieurs domaines tels que la philologie, la linguistique, la stylistique, la traduction, l’intertextualité, etc. Leur inscription dans les marges suit une organisation très précise : la marge à droite d’un poème abrite toujours des notes philologiques, tandis que celle de gauche recueille les autres remarques.
Quel est l’intérêt de ces notes et remarques ?
Quelle que soit la discipline à laquelle ces annotations de marge se rattachent, elles méritent une grande attention des linguistes, des philologues et des littéraires actuels. Ce corpus‑critique est en effet, d’une part, la trace la plus représentative d’essai d’édition scientifique des poèmes d’oc sous l’Ancien Régime, ainsi que la manifestation d’une appropriation d’une littérature culturellement et linguistiquement étrangère aux territoires d’oïl – Sainte-Palaye est originaire de Bourgogne et œuvre à Paris. Ce texte-critique est, d’autre part, riche d’enseignements et de pistes susceptibles d’éclairer les chercheurs sur des questions précises : les techniques philologiques des textes vernaculaires au xviiie siècle, l’autorité textuelle conférée au poème médiéval, l’état des connaissances sur la langue occitane médiévale avant le Romantisme, le recours à la comparaison pour l’examen de la langue, l’ancrage des troubadours dans le patrimoine littéraire français.
Cote du manuscrit pris en photo : Ms-3092, Tome II, bibliothèque de l'Arsenal | BnF
© C. Prieur | BnF
En cette veille du 14 juillet, la bibliothèque de l'Arsenal vous présente deux estampes gravées sur bois, intitulées Récit mémorable du siège de la Bastille et publiées à Orléans en 1789. L'une est en noir et blanc avec une touche de jaune sur les canons, l'autre en couleur avec un passage de bleu. Elles sont encadrées comme une autre version colorisée du département des Estampes de la BnF, d'une chanson et d'un récit qui célèbrent le courage des gardes françaises. Ces deux exemplaires conservés à la bibliothèque de l'Arsenal nous rappellent le lien entre cet événement de l'histoire et la bibliothèque.
Avant de devenir en 1756 la résidence du marquis de Paulmy, grand bibliophile, l'Arsenal royal est le lieu de fabrication des canons et des poudres, à deux pas de la Bastille. En 1789, la Bastille est mise à sac et ses archives jetées par les fenêtres de la forteresse avant d'être récupérées en grande partie par la municipalité. En 1798, elles seront transférées à la bibliothèque de l'Arsenal, entre-temps devenue bibliothèque publique: l'Arsenal conserve donc la mémoire de la Bastille, symbole majeur de l'arbitraire royal.
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Le Ms-3480 présente des scènes de tournois. Il contient principalement le roman Lancelot du Lac où l'on peut voir des représentations littéraires des tournois arthuriens.
Feuillet 234 : une scène du tournoi qui oppose Lancelot (identifiable à ses armes d'argent à trois bandes de gueules) au roi de Baudemagus, roi de Gorrz et père de Méléagar qui captura Guenièvre. Ce tournoi se déroule au château de la Harpe. L'équipe de Lancelot fait tomber Baudemagus.
Après une bagarre générale (feuillet 289), nous assistons (feuillet 377) à la mise à terre de Lancelot lors du 2ème tournoi de Camelot.
(feuillet 377) © Gallica | BnF
En cette année 2024 où un grand nombre de festivités sportives exceptionnelles ont lieu à proximité de notre bibliothèque, nous avons eu l'idée de nous pencher dans l'univers des tournois du Moyen-Âge où des compétitions hautes en couleur se déroulaient.
Les tournois (du latin torneamentum) apparaissent au milieu du XIème siècle dans le Nord de la France. Ils existent jusqu'à la fin du Moyen-Âge et permettent à l'aristocratie de maintenir la cohésion des élites.
Avant le XIIIème siècle, les rassemblements avaient lieu en rase campagne. Deux équipes de chevaliers s'affrontaient avec des lances, le but étant de faire tomber les adversaires et de les capturer afin de demander une rançon à la famille. Ces jeux étaient réservés aux jeunes gens non pourvus de terre, des fils cadets non mariés par exemple. Cela permettaient à ces chevaliers de manifester leur appartenance à un clan et au gagnant de s'enrichir.
Au cours du XIIIème siècle, l'Église remet en cause ces pratiques profanes en les remplaçant par des rites sacrés (l'adoubement de chevalier ou le mariage chrétien, par exemple). C'est ainsi qu'après le XIIIème siècle le tournoi se transforme. Il devient une représentation comme on se l'imagine aujourd'hui, faite de joutes entre deux adversaires ou deux équipes dans un camp clos entouré de lices délimitant le terrain et autour duquel des gradins ont été installés pour accueillir des spectateurs. Au XVème siècle, les tournois se théâtralisent et deviennent des pas d'armes. Des combats courtois sont organisés par des princes où les participants jouent un scénario s'inspirant de la littérature arthurienne. D'un côté les défenseurs du pas (ou passage) qui pouvait être un pont, un gué, un carrefour ; de l'autre, les tous venants, les compétiteurs venus défier l'équipe adverse afin de passer le pas. Les règles et les dates des tournois sont fixées par avance. Un banquet ainsi qu'une remise de prix a lieu à la fin de ces joutes.
Parmi les manuscrits qui représentent des scènes de tournois, celui du Pas des armes de Sandricourt est un des plus célèbres. Il est conservé à la bibliothèque de l'Arsenal sous la cote Ms-3958.
Ce tournoi est organisé en 1493 au château de Sandricourt à Amblainville (Oise), par le seigneur Louis de Sandricourt. Pendant huit jours, il réunit deux mille participants environ. Ce pas d'armes donna lieu à un récit du hérault d'armes du duc d'Orléans.
Dans ce manuscrit aux nombreuses miniatures sont inscrits les noms des participants, ainsi que les lieux où se déroulent les épreuves. Celles-ci pouvaient avoir lieu en individuel ou en équipe. Les adversaires peuvent être séparés par une haie comme on peut le voir dans les deux illustrations de cet article.
À la fin de cet ouvrage est mentionné la présence de médecins, chirurgiens et apothicaires indispensables lors de ces festivités...
Article co-écrit par Christine Prieur et Jérémy Chaponneau
→ Illustrations : folio 8r. et folio 9v. du Ms-3958. © Gallica | BnF
→ Provenance du manuscrit : Marquis de Paulmy, bibliothèque de l'Arsenal
Les Cent Une se réunissent à la bibliothèque de l'Arsenal le mardi 18 juin à 18h pour leur assemblée générale et la présentation de leur nouveau livre « la Vie sereine » de Ryoko Sekiguchi , illustré par des gravures en manière noire de Judith Rothchild .
La société des Cent Une, créée en 1926 à l'initiative de la princesse russe Schakhowskoy , est exclusivement féminine. Elle édite une fois tous les deux ans pour ses cent une sociétaires, un beau livre illustré par un artiste contemporain.
Cette soirée est organisée depuis 2007 dans les salons de l'Arsenal, et un exemplaire est déposé à la bibliothèque.
Les archives de la société des femmes bibliophiles sont consultables à la bibliothèque de l'Arsenal et réservables en ligne sur la base Archives et Manuscrits sous la cote MS-15375.
Depuis 2006, aux termes Loi n° 2001-434 dite loi Taubira, le 10 mai est la "Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition".
Cette commémoration a pour but de rappeler que, du XV au XIX è siècles, après que les Européens eurent pris pied en Amérique en 1492, plus de 11 millions d’hommes, de femmes et d’enfants capturés en Afrique, ont été transportés à travers l’Atlantique et réduits en esclavage au profit d'exploitations coloniales en Amérique.
Si le souvenir de Victor Schoelcher est volontiers mobilisé à propos de l’abolition de 1848, moins connues sont les figures attachées au combat de la première abolition, laquelle, marquée du sceau de la Révolution, se situe dans le prolongement de la fin des privilèges proclamée dans la nuit du 4 août 1789. Parmi ces acteurs, l’abbé Henri Grégoire, le prélat devenu député, est l’un de ceux qui contribuèrent en 1794 à faire voter par la Convention la première loi abolissant l'esclavage (rétabli par Napoléon en 1802, avant l’ abolition définitive de 1848).
Tant du fait des oppositions locales de la part de tenants de l’esclavage que du poids de l’Angleterre occupant une partie des riches colonies sucrières des Antilles, l’application de l’abolition ne sera effective en réalité qu’en Guadeloupe et en Guyane.
La bibliothèque de l’Arsenal conserve un fonds documentaire important relatif à la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. Cet ensemble est composé de documents provenant de l’Abbé Grégoire* qui les a légués à la bibliothèque à sa mort. Témoignage de son combat humaniste, il s'agit d'une collection de 670 pièces, dont des lettres ou discours manuscrits, traitant principalement de l’esclavage depuis sa première abolition. A côté des Mémoires autographes du grand homme, on trouvera nombre de documents sur Haïti, sur les autres colonies françaises et sur les questions religieuses sous la Révolution. Les documents sont pour la plupart contemporains de Grégoire, écrits en français, anglais, espagnol ou portugais.
Le don Grunebaum-Ballin, reçu en 1952 à la bibliothèque, complète cet ensemble thématique. Du nom d'un historien et haut fonctionnaire français (1871-1969) qui fut vice-président de la Société des Amis de l'Abbé Grégoire, il comporte différents documents relatifs au curé révolutionnaire dont un discours prononcé par René Cassin devant la Sorbonne en 1950 à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Grégoire ou encore un Recueil de pièces relatives aux obsèques de M. Grégoire et à la nomination de M. Guillon à l'évêché de Beauvais (1831).
Une autre pièce majeure, et originale, de cette postérité documentaire est la maquette du bateau négrier Le Brook (cliquer sur la cote pour plus de vues), conservée également à l’Arsenal. Dans les années 1780, l’abolitionniste Mirabeau fit réaliser cette maquette du navire anglais, exécutée selon un plan exact et réaliste, pour faire connaître à l'opinion les conditions de transport des captifs noirs dans ces « bières flottantes» pendant la traversée d’Afrique en Amérique. La maquette a été conservée jusqu’à nos jours grâce à l’Abbé Grégoire, qui l’avait récupérée lors de la dispersion de la Société des Amis des Noirs, laquelle en avait précédemment héritée.
Ultime trace de la présence l’abbé à l’Arsenal, et non la moindre : pour lui assurer une sorte de sinécure, les autorités révolutionnaires de l’époque l’y firent nommer en 1799 bibliothécaire, dans des conditions et dans un contexte politique rappelés ici sous la plume de Paul Grunebaum-Ballin.
Sur le parcours de l'évêque constitutionnel, concernant notamment les fondements chrétiens de son combat pour l'abolition, lire L'abbé Grégoire, une "tête de fer en Révolution" (Nouveau Monde éditions, 2022), de l'historienne Françoise Hildesheimer, disponible à l'Arsenal.
*Rechercher dans le catalogue Archives et manuscrits de la BnF
POA
Un manuscrit inédit de Charles Péguy prochainement relié pour la ville d’Orléans
Le premier Prix de la reliure de la ville d’Orléans a eu lieu en 2005. Ce Prix propose aux relieurs professionnels de créer une reliure pour un document patrimonial des réseaux des médiathèques de la ville. Par cette initiative culturelle, la ville d’Orléans souhaite valoriser les métiers d’arts et encourager l’innovation en matière de création contemporaine dans le domaine de la reliure d’art.
© crédit photo la ville d'Orléans
Pour cette 5ème édition du Prix de la reliure de la ville d’Orléans, le manuscrit de Charles Péguy (1873-1914) intitulé : Pierre appartenant au Centre Charles Péguy a été choisi pour être relié.
Pour ce travail de reliure, un cahier des charges a été rédigé par le Centre Charles Péguy afin d’indiquer aux futurs candidats relieurs des consignes précises à respecter en matière de conservation (réversibilité, facilité de consultation, lisibilité etc.). Les candidats pouvaient également visionner en ligne la version numérisée du manuscrit.
Celui-ci date de 1898-1899 et est inséré dans la jaquette d’un autre livre du même auteur : Jeanne d’Arc. Il est signé « Pierre Baudouin », pseudonyme de Charles Péguy. Cette œuvre de jeunesse se compose de 166 feuillets, auxquels s’ajoutent 4 feuillets de versions antérieures corrigées ou abandonnées, ainsi que 2 feuillets de brouillons et 1 feuillet folioté de notes préparatoires. Les feuillets du corps d’ouvrage sont rédigés au recto, les brouillons et notes préparatoires en recto-verso pour partie. Une présentation précise du projet ainsi qu’une maquette préparatoire étaient demandées, des échantillons pouvaient être joints.
Outre les normes de conservation à respecter, l’artisan relieur devait tenir compte des particularités de ce manuscrit complexe (trois parties distinctes, mais formant un ensemble) et proposer un décor dont l’esthétique ait un lien avec l’œuvre.
C’est Madame Allison Blanc-Aubert, formée au diplôme des Métiers d’Art en reliure-dorure, qui a remporté le premier prix. Elle a proposé une reliure en cuir chagrin beige avec en décor des papiers entrelacés de tons beiges et blancs en référence au métier de la grand-mère de Charles Péguy qui rempaillait des chaises.
Le second prix a été attribué à Eva Vincze avec sa proposition de reliure à décor en peau grainée couleur jaune-orangé.
Tous les projets des candidats sont visibles au Centre Charles Péguy depuis le 20 avril jusqu’au 28 septembre 2024.
En septembre prochain la réalisation de la reliure de Madame Allison Blanc-Aubert sera remise à la Ville d’Orléans et exposée au Centre Charles Péguy.
Outre les projets des candidates, l’exposition consacrée au Prix de la reliure de la ville d’Orléans, présente les travaux de relieurs des précédents Prix de la reliure depuis 2005 ainsi que quelques reliures remarquables issues des collections de la ville d’Orléans. C’est aussi l’occasion de visiter le musée Charles Péguy pour découvrir la vie de cet écrivain qui fonda en 1900 les Cahiers de la Quinzaine proposant en regard critique et de nouvelles réflexions sur son époque.
Christine Prieur
Depuis le mois d'avril 2024, de nouvelles conditions d'accès à la salle de lecture de la bibliothèque de l'Arsenal sont entrées en vigueur.
Les cartes de lecteurs délivrées jusqu'à présent en format papier, valables uniquement sur place, sont remplacées par des cartes informatisées, valables sur tous les sites de la BnF.
Ces cartes, achetables en ligne, peuvent être également délivrées sur place sur présentation d'une pièce d'identité. Elles sont uniquement payables par carte bancaire.
Pour accéder à plus d'informations, veuillez cliquer sur le site de l'agenda de la BnF.
Les dernières conférences de l'Arsenal ont été mises en ligne récemment Nous nous proposons de voir ou revoir les deux premières conférences du cycle consacré au médiévalisme (cliquer sur le titre).
►Le Moyen Âge des Lumières. Le marquis de Paulmy entre érudition et littérature, par Fanny Maillet (décembre 2023).
►L’invention du Moyen Âge par les écrivains romantiques, par Isabelle Durand (janvier 2024).
Bon visionnage !
Dans le cadre des Rendez-vous des métiers du livre, la bibliothèque de l'Arsenal poursuit son cycle de conférences, Formes du livre, gestes de lecture, ayant pour thème les formats du livre et leurs évolutions, des grands et lourds ouvrages monastiques ou scolastiques médiévaux à notre livre de poche moderne, jusqu’aux nouvelles matérialités numériques.
Après la séance inaugurale du 25 mars, deuxième volet de ce cycle lundi 22 avril à 18h30, avec une conférence intitulée "Du portatif au poche: un format devenu forme", par Isabelle Olivero.
Le livre de format réduit existe depuis l’apparition du codex. Pendant plusieurs siècles, plusieurs formats coexistent : des libelli portatiles sortis des ateliers d’Alde Manuce au XVIe siècle, aux séries des imprimeurs de la Renaissance jusqu’aux premiers livres de poche » des éditeurs du XIXe et XXe siècles. Aujourd’hui le poche est devenu un « standard » autour duquel se distribue l’ensemble des collections chez presque tous les éditeurs.
Docteure en histoire, chercheuse associée au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC), responsable des acquisitions à la bibliothèque de l’Arsenal (BnF), Isabelle Olivero est l'autrice de Les trois révolutions du livre de poche. Une aventure européenne (Sorbonne université Presses, 2022).
Inscription pour la séance du 22 avril (réservation indispensable, places limitées) ►cliquer ici
Lieu : Grand salon de la bibliothèque de l'Arsenal (1 rue de Sully, Paris 4ème).
Informations générales sur le cycle et détail des séances sur la page Agenda BnF.
Cette reliure en veau fauve enveloppe un manuscrit composé de 168 feuillets à l’écriture claire et aérée d’un secrétaire de François Bernier (1620-1688), ancien disciple de Pierre Gassendi (1592-1655) et vulgarisateur de sa pensée. Ce manuscrit inédit est l’un des derniers travaux de François Bernier qui nous rappelle au siècle de Louis XIV, quand l’engouement des élites françaises pour l’Empire du Milieu sous le règne de Kangxi fit naître des échanges culturels, commerciaux et aussi religieux entre les deux pays.
En 1685, année de la révocation de l’Édit de Nantes, Louis XIV envoie une délégation de jésuites à Pékin pour mieux connaître la culture chinoise. C’est dans ce contexte que deux ans plus tard est publiée la traduction latine d’une encyclopédie de la pensée chinoise intitulée le Confucius Sinarum Philosophus (CSP). Cet ouvrage compile un travail de longue haleine d’anciens missionnaires jésuites installés en Chine depuis de nombreuses années. Il comporte, en plus de la traduction latine, des notes historiques rédigées par les jésuites et des commentaires d’éditorialistes chinois.
©Gallica | BnF
S’inscrivant dans la mouvance consistant à vouloir relier sur la base d'un fondement philosophique la pensée chinoise à la pensée occidentale, François Bernier qui a voyagé à l’étranger et séjourné dans l’Inde Moghols, rédige en 1687 la première traduction en français du Confucius Sinarum Philosophus sous le titre de Confucius ou la science des princes. Cependant cette traduction ne suit pas mot pour mot l’ouvrage en latin, puisque Bernier n’a pas les mêmes visées que les auteurs de la version latine. Il s’intéresse essentiellement au message de Confucius prônant l’harmonie entre le monarque et son peuple. Bernier propose un éclairage limpide de la philosophie confucéenne sur la manière de gouverner grâce à une traduction épurée et orientée. C’est pourquoi, il ne sélectionne que certaines notes des commentateurs chinois et quelques notes historiques des jésuites lorsqu’il les juge pertinentes à la compréhension du texte. L’objectif de Bernier est de permettre une plus large diffusion du confucianisme grâce à sa traduction française.
« Cependant, je vous avoüeray que ce n’est pas là la principale raison qui m’a porté à ce travail, je ne l’ay principalement entrepris que parce que j’ay remarqué qu’il n’y a point de Morale qui instruise mieux les Princes de leur devoir plus sagement plus prudemment plus respectueusement. Elle insinue doucement que la majesté et la gravité estant des qualités indispensablement attachées a la personne des princes, elles doivent neanmoins estre temperées de beaucoup de douceur et d’humanité », extrait du Ms-2331, folio 8v.
Article rédigé par Christine Prieur
→ Pour aller plus loin :
Comme ils le font chaque année, les différents acteurs du livre en région proposent en 2024 une série de manifestations autour du livre et de la lecture. Salons, journées professionnelles, ateliers, rencontres d'auteurs, expositions, spectacles pour les tout-petits : d'Auvergne-Rhône-Alpes à Provence -Alpes Côte d'Azur, découvrez l'agenda complet par zone géographique, conçu par la Fédération internationale du livre et de la lecture► Cliquez ici
L’Association Georges Perec, a été créée en 1982. Elle a pour but de promouvoir " la lecture, l'étude et le rayonnement de le rayonnement de l’œuvre de Georges Perec ".
Adresse mail : associationgeorgesperec@gmail.com
Arsenal et Oulipo, Oulipo et Arsenal
La bibliothèque de l’Arsenal invite à la redécouverte de son histoire, notamment architecturale, avec un cycle de conférences à deux voix : un conservateur présente les richesses d’un fonds et un spécialiste apporte un éclairage historique ou littéraire. Carte blanche à Clémentine Mélois l'une des benjamines parmi les Oulipiens, suivie de la présentation de pièces rares issues de la bibliothèque de l’Arsenal. Les listes en tous genres seront à l’honneur…
Introduction par Claire Lesage, cheffe du service des Collections à la bibliothèque de l’Arsenal.
Lundi 22 mai 2023 de 18 h 30 à 20 h.
Réunion de l'Oulipo - 31/08/2021 - © David Paul Carr / BnF
Bibliothèque de l'Arsenal
1, rue de Sully 75004 Paris
(boîte postale et accès aux manifestations
et aux expositions)
lundi : 14 h -19 h
mardi-vendredi : 10 h -19 h
samedi 10 h-18 h
La Bibliothèque de l'Arsenal a reçu le label Maison des illustres en 2012.