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Portail Métiers du livre

Le site de ressources et d'information de la BnF sur les métiers du livre

Papetiers, formaires, marbreurs, peaussiers, parcheminiers

Une vidéo sur la fabrication du papier washi

À contre-courant de l'article ci-dessous, une vidéo sur la fabrication artisanal du papier washi à Kyoto au Japon.

Papier aujourd'hui et demain : Association Culture papier

La bibliothèque de l'Arsenal accueillait le 20 mars 2023 le président de l'association Culture Papier promouvant la filière de l'industrie papetière. Cette association a été créée en janvier 2010 à une période où la filière papetière subissait les conséquences de la crise des subprimes de 2008. Le papier se faisant remplacé de plus en plus par le digital, l'association Culture Papier souhaite convaincre le gouvernement de plus d'équité entre ces deux supports d'information. La filière du papier représente 300 000 emplois soit 0,7% du PIB de la France aujourd'hui. On produisait en Europe 153 millions de tonnes de papier en 2007, contre 96 millions de tonnes en 2021. Les défis techniques, technologiques et environnementaux sont nombreux. La mauvaise image que véhicule l'industrie papetière accusée de déforestation, a tendance à jouer en faveur du digital qui n'est pas en reste en matière de consommation d'énergie, selon Guillaume Lejeune, président de l'association Culture Papier. 

Si l'association Culture Papier défend l'aspect vertueux de l'industrie papetière (recyclage, arbres replantés, accroissement de la surface forestière en Europe), il n'en demeure pas moins que la stratégie environnementale alliée à ce système économique fait débat dans le contexte du dérèglement climatique d'aujourd'hui.

Accès à la conférence → ICI

Découverte de la marbrure et des matériaux employés

Qu’il soit Ebrû ou Suminagashi, les techniques de marbrure sur papier nous viennent de l’Orient où elles servaient à sublimer le savoir par son ornementation.

Le processus de marbrure consiste à faire flotter des couleurs liquides à la surface d’un liquide légèrement épaissi par une gomme dans un bac. Une fois les gouttes de couleurs posées sur l’eau, on vient ensuite donner une forme à chaque couleur en les déplaçant à l’aide d’un stylet ou d’un peigne. Le marbreur structure l’espace de sa feuille en dessinant des motifs. Il pose ensuite délicatement sa feuille de papier à la surface de l’eau et la retire aussitôt. Les motifs colorés migrent sur le papier. Il ne reste alors plus aucune trace de pigments colorés dans le bac. 

Photo : tasses marbrées de Marianne Peter

 

Les différents types de gomme :

La gomme est un épaississant neutre, c’est-à-dire qu’elle ne fait pas barrière à la couleur. Il n’y a donc avec les gommes pas d’altération dans le temps des couleurs sur les papiers.

Les gommes végétales :

La  gomme arabique ou adragante est issue d’une résine non gélatineuse d’arbre.

La gomme carraghénane provient d’algues cultivées, préalablement lavées, séchées et broyées. La carraghénane contient du carraghène, un épaississant.

La gomme de guar moins onéreuse est extraite d’une légumineuse. Elle est plus pratique à l’emploi.

La gomme synthétique :

La carboxyméthycellulose est un gel que l’on peut employer pour réaliser des marbrures sur papier.

L’adjuvant :

Si la gomme permet d’épaissir l’eau, elle ne permet pas de faire flotter les couleurs sur l’eau. On utilise donc du fiel de bœuf ou de l’huile de térébenthine. Ce sont des tensio-actifs qui se combinent à la fois avec l’eau et les couleurs. Ils sont aussi bien hydrophiles qu’hydrophobes.

Le but est que les couleurs ne tombent pas au fond du bac et ne se mélangent pas entre elles. C’est donc une histoire de compression et de tension entre les masses pigmentaires liquides et l’eau du bac épaissie par la gomme.

Le choix du papier :

Le choix du papier est important. Il est préférable d’utiliser un papier plus absorbant que d’ordinaire pour réaliser des papiers marbrés. C’est pourquoi, les papiers faits-main sont plus intéressants pour ce type d’utilisation que les papiers modernes calandrés.

En conclusion de ce bref article ayant pour objectif de faire connaître les matériaux employés pour réaliser des papiers marbrés, nous pouvons donc saisir que tout est un savant dosage entre l’eau et les couleurs entre-elles et que suivant l’effet que l’on souhaite et les surfaces que l’on marbre, tout est un jeu d’équilibriste.

par Christine Prieur

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Le travail de la formaire : Claudine Latron