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Portail Métiers du livre

Le site de ressources et d'information de la BnF sur les métiers du livre

Histoire du livre, bibliophilie, livres d'artistes

Deux conférences sur la reliure parisienne à la Renaissance / BnF-site Richelieu

Autour de l'exposition "L'invention de la Renaissance" un cycle de conférences Léopold Delisle est organisé à la BnF avec le soutien d'Henri Schiller grand mécène de la Bibliothèque. Deux conférences auront lieu dans ce cadre ayant pour thème la reliure parisienne. Ces conférences seront données par Mme Fabienne Le Bars, conservatrice à la Réserve des livres rares.

1/ - La reliure parisienne à la Renaissance : Une effervescence créatrice

Lieu : BnF, site Richelieu, salle des conférences, 5 rue Vivienne, 75002 Paris

Date : jeudi 16 mai 2024, 18h30-20h

2/ - La reliure parisienne à la Renaissance : L'invention décorative et ses modèles

Lieu : BnF, site Richelieu, salle des conférences, 5 rue Vivienne, 75002 Paris

Date : Jeudi 23 mai 2024, 18h30-20h

Pour plus d'informations, rendez-vous sur l'agenda de la BnF

© Gallica - BnF

Plat supérieur de la reliure à décor d'entrelacs courbes pour J. Grolier, Paris, BnF, RLR, RES-R-187

Du manuscrit à la BD - Château d'Angers

L'exposition intitulée "Du manuscrit à la BD. Nouveaux trésors des bibliothèques" a lieu en ce moment au château d'Angers jusqu'au 12 mai 2024.

Pour en savoir plus sur cette exposition → le site du château d'Angers.

Confucius ou La Science des Princes / Ms-2331

Cette reliure en veau fauve enveloppe un manuscrit composé de 168 feuillets à l’écriture claire et aérée d’un secrétaire de François Bernier (1620-1688), ancien disciple de Pierre Gassendi (1592-1655) et vulgarisateur de sa pensée. Ce manuscrit inédit est l’un des derniers travaux de François Bernier qui nous rappelle au siècle de Louis XIV, quand l’engouement des élites françaises pour l’Empire du Milieu sous le règne de Kangxi fit naître des échanges culturels, commerciaux et aussi religieux entre les deux pays.

En 1685, année de la révocation de l’Édit de Nantes, Louis XIV envoie une délégation de jésuites à Pékin pour mieux connaître la culture chinoise. C’est dans ce contexte que deux ans plus tard est publiée la traduction latine d’une encyclopédie de la pensée chinoise intitulée le Confucius Sinarum Philosophus (CSP). Cet ouvrage compile un travail de longue haleine d’anciens missionnaires jésuites installés en Chine depuis de nombreuses années. Il comporte, en plus de la traduction latine, des notes historiques rédigées par les jésuites et des commentaires d’éditorialistes chinois.

©Gallica | BnF

S’inscrivant dans la mouvance consistant à vouloir relier sur la base d'un fondement philosophique la pensée chinoise à la pensée occidentale, François Bernier qui a voyagé à l’étranger et séjourné dans l’Inde Moghols, rédige en 1687 la première traduction en français du Confucius Sinarum Philosophus sous le titre de Confucius ou la science des princes. Cependant cette traduction ne suit pas mot pour mot l’ouvrage en latin, puisque Bernier n’a pas les mêmes visées que les auteurs de la version latine. Il s’intéresse essentiellement au message de Confucius prônant l’harmonie entre le monarque et son peuple. Bernier propose un éclairage limpide de la philosophie confucéenne sur la manière de gouverner  grâce à une traduction épurée et orientée. C’est pourquoi, il ne sélectionne que certaines notes des commentateurs chinois et quelques notes historiques des jésuites lorsqu’il les juge pertinentes à la compréhension du texte. L’objectif de Bernier est de permettre une plus large diffusion du confucianisme grâce à sa traduction française.

 «  Cependant, je vous avoüeray que ce n’est pas là la principale raison qui m’a porté à ce travail, je ne l’ay principalement entrepris que parce que j’ay remarqué qu’il n’y a point de Morale qui instruise mieux les Princes de leur devoir plus sagement plus prudemment plus respectueusement. Elle insinue doucement que la majesté et la gravité estant des qualités indispensablement attachées a la personne des princes, elles doivent neanmoins estre temperées de beaucoup de douceur et d’humanité », extrait du Ms-2331, folio 8v.

Article rédigé par Christine Prieur

Une vidéo de présentation du Ms-2331 : interview d'Olivier Bosc, directeur de la bibliothèque de l'Arsenal

          → Pour aller plus loin : 

Regard sur... Les bibliothèques portatives

Cette bibliothèque portative qui se trouve dans les collections du marquis de Paulmy à la bibliothèque de l’Arsenal. Il s'agit de deux coffrets in-folio en bois (recouverts de maroquin) de grandes dimensions (44 x 31 cm) en forme de livres, fermant à clef, à l'intérieur desquels sont rangés 109 volumes de la collection des meilleurs poètes anglais de format in-18. Elle a été conçue par le libraire-éditeur londonien John Bell à la fin du XVIIIe siècle. Les « bibliothèques portatives » offraient dès le XVIIe siècle, un choix de livres miniatures instructifs et distrayants réunis en collection. Destinées à l'origine à être emportées en voyage, ces bibliothèques furent ensuite souvent offertes en cadeau. Au début du XIXème siècle, certains libraires-éditeurs français en avaient fait une de leur spécialité. C’est le cas du libraire parisien Jean-François Royez (1757-1823), qui faisait lui-même ses choix de volumes. La Bibliothèque portative du voyageur du libraire J.-B. Fournier père et fils à Paris, composée de 45 volumes in-32 (1802-1817) est la plus connue des bibliothèques portatives française.

 Source de l'article : Isabelle Olivero, Les trois révolutions du livre de poche. Une aventure européenne, Paris, Sorbonne Université presses, 2022 : Chapitre 3 Le "collectionnisme"

En lien également, une autre bibliothèque portative anglaise conservée dans la bibliothèque universitaire de Leeds : Cambridge 

Interview de Natalie Malcolm qui explore le monde des bibliothèques portatives au 19ème siècle

En image, les Fol-BL-885 et 886 : Bell’s edition. The Poets of Great Britain complete from Chaucer to Churchill. London, Edinburg : Apollo press, by the Martins, 1779-1785.

 

Salon du Livre rare & des Arts graphiques 2024 - Paris

Le salon du Livre rare & des Arts graphiques se tiendra à Paris du 13 au 16 juin 2024.

Pour en savoir plus sur ce salon, veuillez cliquer → ICI.

Revues d'histoire du livre, livres d'artistes etc.

Bibliophilie (blogs, carnets de recherche et portails)

Bibliographies en ligne

Le moyen-âge des Lumières : le marquis de Paulmy entre érudition et littérature

Revenons sur la conférence du lundi 18 décembre tenue à la bibliothèque de l'Arsenal.

Fanny Maillet, maîtresse-assistante en littérature médiévale à l'Université de Zürich, inaugurait le cycle sur le "médiévalisme" en présentant ses travaux de recherches doctorales. La collection de manuscrits médiévaux  du marquis de Paulmy et les usages que ce collectionneur en a fait. Paulmy, en effet, a puisé dans sa collection de manuscrit pour réaliser, avec le comte de Tressan, un important projet éditorial : la "Bibliothèque universelle des romans". Celle-ci a été publiée entre 1775 et 1789 et comprend 224 volumes. Elle présente des textes abrégés de romans d'époques précédentes, en particulier des romans médiévaux. Dans la Bibliothèque universelle des romans, ces romans de chevalerie sont adaptés en français moderne, résumé et parfois retravaillés pour s’accorder avec le goût du siècle des Lumières et les critères d'appréciation du marquis Paulmy.

Pour réaliser cette tâche, Paulmy s'est entouré de secrétaires et de bibliothécaires dont le rôle a été de conseiller le marquis dans la constitution de  sa collection, d’en rédiger le catalogue raisonné en 19 volumes (Ms 6279 - 6297) ainsi que 5 volumes manuscrits de tables, et de préparer les notices introductives de chaque roman dans la "Bibliothèque universelle des romans". De 1775 à 1789, et spécialement entre 1775 et 1778, période où Paulmy prend une part active au projet, la Bibliothèque universelle des romans offre un panorama de toute la production des romans de chevalerie médiévale. Elle vise à donner un précis d’histoire littéraire en croisant les versions de plusieurs manuscrits, en mettant en œuvres les premières règles d’édition  scientifique, en proposant des ébauches interprétatives, en dégageant, pour chaque roman, son substrat narratif. 

Le traitement très érudit et scientifique de littérature médiévale par Paulmy est bien différent de celui du comte de Tressan. Le marquis mettra un terme à sa collaboration avec le comte en 1779 suite aux divergences de point de vues. Le comte de Tressan propose en effet de travailler sur des textes du moyen-âge comme objets d’inspiration littéraire. Tressan adapte, réécrit et transforme complètement les textes médiévaux : ce faisant, il écrit des œuvres nouvelles, d’inspiration médiévale mais riches de projections contemporaines. Il invente une vision libérée, fantasmée, du Moyen âge, celle du « style troubadour ». Tressan, passant à la création, ouvre la voix au médiévalisme tel que nous le connaissons aujourd’hui. L'histoire culturelle du Moyen-âge est donc réinterprétée selon les intérêts de l'époque du siècle des Lumières.

Article co-écrit par Christine Prieur et Jérémy Chaponneau

© source Gallica BnF - Note du marquis de Paulmy sur le manuscrit Ms 3479 : " C'est le livre de messire Lancelot du Lac, ouquel livre sont contenus tous les fais et les chevaleries dudit messire Lancelot, et la Queste du saint Graal faite par ledit messire Lancelot, le roy Artus, Galaad, le bon chevalier Tristan, Perceval, Palamedes et les autres compaignons de la Table ronde".

Article du Monde sur le Musée de la BnF

Un article daté du dimanche 15 octobre, dans le journal Le Monde → ICI

Cet article est en texte intégral via les ressources électroniques de la BnF sur la base Europresse.

Marché du livre ancien de collection