Fondé en 1794 par l'Abbé Grégoire, le Conservatoire national des Arts et Métiers fête ses 230 ans. C'est l'occasion de rappeler que l'Abbé Grégoire (1750-1831) a passé une partie de sa vie à la bibliothèque de l'Arsenal. Celle-ci conserve "un fonds documentaire important relatif à la mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions".
Un colloque intitulé "Formes et figures de l'imprimé en Champagne du XVe siècle à nos jours : du papier au graphisme" se tiendra à Troyes (Archives départementales de l'Aube et Médiathèque Jacques Chirac de Troyes Champagne métropole), du 2 au 4 octobre 2024.
Ces journées sont organisées par l’Université de Reims (laboratoire CRIMEL), l’École nationale des chartes (centre Jean-Mabillon, PSL), l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques-ENSSIB (centre Gabriel-Naudé, Villeurbanne), Troyes Champagne Métropole (médiathèque Jacques-Chirac) et les Amis de la médiathèque de Troyes Champagne Métropole.
Pour connaître le détail de ce colloque, rendez-vous sur le site de la médiathèque Jacques Chirac de Troyes.
Nous ne pouvions pas clore cette série d’articles sans évoquer le Sidereus nuncius actuellement exposé au Musée de la BnF sur le site Richelieu.
Le Sidereus nuncius ou « Messager des étoiles » (publié à Venise en 1610) est illustré de gravures sur cuivre qui reproduisent les dessins réalisés par Galilée pendant ses observations de la lune. Grâce à une lunette astronomique fabriquée par ses soins, il est le premier à mettre en évidence le relief du sol lunaire. L’ouvrage témoigne également de sa découverte des satellites de Jupiter. Il donne ainsi des preuves de l’héliocentrisme affirmé précédemment par Copernic et s’attire les foudres de l’Inquisition qui l’oblige à se rétracter.
Si aujourd’hui les progrès de la Science ont permis aux hommes de révéler quelques mystères sur la place de la planète Terre dans l’Univers, il n’en demeure pas moins que les astres restent une source d’inspiration pour les écrivains et les artistes comme par exemple Dominique Fayad .
Source de l'illustration : Gallica | BnF
Suite et fin des articles consacrés aux tournois : Ms-4790 réserve (1430-1470)
Le Grand Armorial de l’Europe et de la Toison d’or présente les membres de la Toison d’or en équipement de parade avec le déploiement de l’héraldique sur leurs tenues de chevalier et leurs étendards. Cette représentation en grande tenue héraldique dans des postures de joutes évoque l’iconographie des tournois qui joue un rôle dans l’imaginaire de cette époque.
© Gallica BnF, Ms--4790 réserve, folio 41v
Le contexte de création du Grand Armorial : Il fut créé grâce à la naissance de la Toison d’or instiguée par Philippe Le Bon après son mariage avec Isabelle du Portugal. On fabrique alors un registre qui prend la forme d’armoriaux et qui représente les membres de la Toison d’or en grande tenue héraldique. Parmi cet ouvrage, deux d’entre eux vous sont présentés.
© Gallica BnF, Ms--4790 réserve, folio 64v
Le Ms-3480 présente des scènes de tournois. Il contient principalement le roman Lancelot du Lac où l'on peut voir des représentations littéraires des tournois arthuriens.
Feuillet 234 : une scène du tournoi qui oppose Lancelot (identifiable à ses armes d'argent à trois bandes de gueules) au roi de Baudemagus, roi de Gorrz et père de Méléagar qui captura Guenièvre. Ce tournoi se déroule au château de la Harpe. L'équipe de Lancelot fait tomber Baudemagus.
Après une bagarre générale (feuillet 289), nous assistons (feuillet 377) à la mise à terre de Lancelot lors du 2ème tournoi de Camelot.
(feuillet 377) © Gallica | BnF
En cette année 2024 où un grand nombre de festivités sportives exceptionnelles ont lieu à proximité de notre bibliothèque, nous avons eu l'idée de nous pencher dans l'univers des tournois du Moyen-Âge où des compétitions hautes en couleur se déroulaient.
Les tournois (du latin torneamentum) apparaissent au milieu du XIème siècle dans le Nord de la France. Ils existent jusqu'à la fin du Moyen-Âge et permettent à l'aristocratie de maintenir la cohésion des élites.
Avant le XIIIème siècle, les rassemblements avaient lieu en rase campagne. Deux équipes de chevaliers s'affrontaient avec des lances, le but étant de faire tomber les adversaires et de les capturer afin de demander une rançon à la famille. Ces jeux étaient réservés aux jeunes gens non pourvus de terre, des fils cadets non mariés par exemple. Cela permettaient à ces chevaliers de manifester leur appartenance à un clan et au gagnant de s'enrichir.
Au cours du XIIIème siècle, l'Église remet en cause ces pratiques profanes en les remplaçant par des rites sacrés (l'adoubement de chevalier ou le mariage chrétien, par exemple). C'est ainsi qu'après le XIIIème siècle le tournoi se transforme. Il devient une représentation comme on se l'imagine aujourd'hui, faite de joutes entre deux adversaires ou deux équipes dans un camp clos entouré de lices délimitant le terrain et autour duquel des gradins ont été installés pour accueillir des spectateurs. Au XVème siècle, les tournois se théâtralisent et deviennent des pas d'armes. Des combats courtois sont organisés par des princes où les participants jouent un scénario s'inspirant de la littérature arthurienne. D'un côté les défenseurs du pas (ou passage) qui pouvait être un pont, un gué, un carrefour ; de l'autre, les tous venants, les compétiteurs venus défier l'équipe adverse afin de passer le pas. Les règles et les dates des tournois sont fixées par avance. Un banquet ainsi qu'une remise de prix a lieu à la fin de ces joutes.
Parmi les manuscrits qui représentent des scènes de tournois, celui du Pas des armes de Sandricourt est un des plus célèbres. Il est conservé à la bibliothèque de l'Arsenal sous la cote Ms-3958.
Ce tournoi est organisé en 1493 au château de Sandricourt à Amblainville (Oise), par le seigneur Louis de Sandricourt. Pendant huit jours, il réunit deux mille participants environ. Ce pas d'armes donna lieu à un récit du hérault d'armes du duc d'Orléans.
Dans ce manuscrit aux nombreuses miniatures sont inscrits les noms des participants, ainsi que les lieux où se déroulent les épreuves. Celles-ci pouvaient avoir lieu en individuel ou en équipe. Les adversaires peuvent être séparés par une haie comme on peut le voir dans les deux illustrations de cet article.
À la fin de cet ouvrage est mentionné la présence de médecins, chirurgiens et apothicaires indispensables lors de ces festivités...
Article co-écrit par Christine Prieur et Jérémy Chaponneau
→ Illustrations : folio 8r. et folio 9v. du Ms-3958. © Gallica | BnF
→ Provenance du manuscrit : Marquis de Paulmy, bibliothèque de l'Arsenal
Laure-Anne Caraty a fréquenté pendant plusieurs années la salle de lecture de la bibliothèque de l’Arsenal pour la préparation de sa thèse de doctorat en littérature. Elle s’est intéressée spécialement aux manuscrits de l’érudit La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781) concernant la poésie lyrique médiévale en langue d’oc conservés à la bibliothèque. Sa thèse, intitulée ‘Réception et étude de la poésie lyrique médiévale de langue d'oc au siècle des Lumières : œuvres et manuscrits de La Curne de Sainte-Palaye’ sera prochainement publiée chez Droz. Laure-Anne Caraty nous présente son travail.
Quel a été le sujet de votre thèse de doctorat ?
Ma thèse s’intéresse à la réception de la lyrique des troubadours au xviiie siècle dans le cercle francophone de l’Académie des Inscriptions et, plus particulièrement, dans les chansonniers de Jean‑Baptiste La Curne de Sainte-Palaye (1697‑1781).
Qui est ce personnage ?
Jean‑Baptiste La Curne de Sainte-Palaye est un membre de la petite Académie et philologue, un savant bien connu des romanistes actuels pour ses travaux dans le domaine de littérature médiévale d’oïl. Il appartient aussi aux premiers médiévistes ayant œuvré sur la production poétique des troubadours (le trobar) afin d’en proposer une édition qui, si elle avait vu le jour, aurait sans doute complété son Recueil des poètes françois avant 1300. Le projet de cet érudit a suscité une recension des manuscrits des troubadours sans précédent dans l’histoire de la réception du trobar en France. L’entreprise fut telle qu’elle conduisit Sainte‑Palaye jusqu’en Italie, où il put accéder à de précieux recueils. Chaque témoin recensé fut répertorié ou copié pour permettre le travail philologique devant aboutir à une publication des poèmes.
Dans l’ensemble des papiers de La Curne de Sainte-Palaye, qu'avez-vous trouvé de si particulier dans les manuscrits de l'Arsenal que vous avez consultés ?
Ces manuscrits sont des copies de manuscrits médiévaux recueillant les poèmes des troubadours. Ils ont été plusieurs fois cités par les travaux de plusieurs chercheurs mais leur contenu reste méconnu de la communauté scientifique, convaincue qu’il ne s’agit que d’une somme de copies modernes du trobar. Qui plus est, l’attention de la recherche demeure encore focalisée sur l’ouvrage censé être l’aboutissement des recherches de Sainte-Palaye, l’Histoire littéraire des troubadours (1774). Le désintérêt des philologues pour des codices occitans de cet érudit, conjoint à la seule lecture de l’Histoire littéraire depuis la fin du xixe siècle sont à l’origine d’une lacune dans la connaissance de l’histoire de la réception des troubadours en France avant l’avènement de la philologie comme discipline scientifique.
J’ai cherché à combler cette carence, en proposant une première étude des chansonniers de Sainte-Palaye. Il ressort de mon investigation que ses copies ne conservent pas un corpus mais deux : les poèmes des troubadours au centre des folios et un texte‑critique situé dans les marges. Ce dernier consiste en des commentaires notés au fil de la lecture du savant et relevant de plusieurs domaines tels que la philologie, la linguistique, la stylistique, la traduction, l’intertextualité, etc. Leur inscription dans les marges suit une organisation très précise : la marge à droite d’un poème abrite toujours des notes philologiques, tandis que celle de gauche recueille les autres remarques.
Quel est l’intérêt de ces notes et remarques ?
Quelle que soit la discipline à laquelle ces annotations de marge se rattachent, elles méritent une grande attention des linguistes, des philologues et des littéraires actuels. Ce corpus‑critique est en effet, d’une part, la trace la plus représentative d’essai d’édition scientifique des poèmes d’oc sous l’Ancien Régime, ainsi que la manifestation d’une appropriation d’une littérature culturellement et linguistiquement étrangère aux territoires d’oïl – Sainte-Palaye est originaire de Bourgogne et œuvre à Paris. Ce texte-critique est, d’autre part, riche d’enseignements et de pistes susceptibles d’éclairer les chercheurs sur des questions précises : les techniques philologiques des textes vernaculaires au xviiie siècle, l’autorité textuelle conférée au poème médiéval, l’état des connaissances sur la langue occitane médiévale avant le Romantisme, le recours à la comparaison pour l’examen de la langue, l’ancrage des troubadours dans le patrimoine littéraire français.
Cote du manuscrit pris en photo : Ms-3092, Tome II, bibliothèque de l'Arsenal | BnF
© C. Prieur | BnF
L'exposition sur « L’invention de la Renaissance » s'est achevée hier. C'est l'occasion de revenir sur un manuscrit rare que la bibliothèque de l'Arsenal compte dans ses collections : Les « six Triumphes du trés cler et trés prestant poete messire Francisque Petrarque » (cote : Ms-6480 réserve).
Un article sur Les Essentiels de la BnF ainsi que la notice bibliographique du manuscrit sur la base Archives et Manuscrits vous permettront d'entrer dans l'univers de cet ouvrage.
© Isabelle Olivero
Revenons sur la conférence du lundi 18 décembre tenue à la bibliothèque de l'Arsenal.
Fanny Maillet, maîtresse-assistante en littérature médiévale à l'Université de Zürich, inaugurait le cycle sur le "médiévalisme" en présentant ses travaux de recherches doctorales. La collection de manuscrits médiévaux du marquis de Paulmy et les usages que ce collectionneur en a fait. Paulmy, en effet, a puisé dans sa collection de manuscrit pour réaliser, avec le comte de Tressan, un important projet éditorial : la "Bibliothèque universelle des romans". Celle-ci a été publiée entre 1775 et 1789 et comprend 224 volumes. Elle présente des textes abrégés de romans d'époques précédentes, en particulier des romans médiévaux. Dans la Bibliothèque universelle des romans, ces romans de chevalerie sont adaptés en français moderne, résumé et parfois retravaillés pour s’accorder avec le goût du siècle des Lumières et les critères d'appréciation du marquis Paulmy.
Pour réaliser cette tâche, Paulmy s'est entouré de secrétaires et de bibliothécaires dont le rôle a été de conseiller le marquis dans la constitution de sa collection, d’en rédiger le catalogue raisonné en 19 volumes (Ms 6279 - 6297) ainsi que 5 volumes manuscrits de tables, et de préparer les notices introductives de chaque roman dans la "Bibliothèque universelle des romans". De 1775 à 1789, et spécialement entre 1775 et 1778, période où Paulmy prend une part active au projet, la Bibliothèque universelle des romans offre un panorama de toute la production des romans de chevalerie médiévale. Elle vise à donner un précis d’histoire littéraire en croisant les versions de plusieurs manuscrits, en mettant en œuvres les premières règles d’édition scientifique, en proposant des ébauches interprétatives, en dégageant, pour chaque roman, son substrat narratif.
Le traitement très érudit et scientifique de littérature médiévale par Paulmy est bien différent de celui du comte de Tressan. Le marquis mettra un terme à sa collaboration avec le comte en 1779 suite aux divergences de point de vues. Le comte de Tressan propose en effet de travailler sur des textes du moyen-âge comme objets d’inspiration littéraire. Tressan adapte, réécrit et transforme complètement les textes médiévaux : ce faisant, il écrit des œuvres nouvelles, d’inspiration médiévale mais riches de projections contemporaines. Il invente une vision libérée, fantasmée, du Moyen âge, celle du « style troubadour ». Tressan, passant à la création, ouvre la voix au médiévalisme tel que nous le connaissons aujourd’hui. L'histoire culturelle du Moyen-âge est donc réinterprétée selon les intérêts de l'époque du siècle des Lumières.
Article co-écrit par Christine Prieur et Jérémy Chaponneau
© source Gallica BnF - Note du marquis de Paulmy sur le manuscrit Ms 3479 : " C'est le livre de messire Lancelot du Lac, ouquel livre sont contenus tous les fais et les chevaleries dudit messire Lancelot, et la Queste du saint Graal faite par ledit messire Lancelot, le roy Artus, Galaad, le bon chevalier Tristan, Perceval, Palamedes et les autres compaignons de la Table ronde".
Cette reliure en veau fauve enveloppe un manuscrit composé de 168 feuillets à l’écriture claire et aérée d’un secrétaire de François Bernier (1620-1688), ancien disciple de Pierre Gassendi (1592-1655) et vulgarisateur de sa pensée. Ce manuscrit inédit est l’un des derniers travaux de François Bernier qui nous rappelle au siècle de Louis XIV, quand l’engouement des élites françaises pour l’Empire du Milieu sous le règne de Kangxi fit naître des échanges culturels, commerciaux et aussi religieux entre les deux pays.
En 1685, année de la révocation de l’Édit de Nantes, Louis XIV envoie une délégation de jésuites à Pékin pour mieux connaître la culture chinoise. C’est dans ce contexte que deux ans plus tard est publiée la traduction latine d’une encyclopédie de la pensée chinoise intitulée le Confucius Sinarum Philosophus (CSP). Cet ouvrage compile un travail de longue haleine d’anciens missionnaires jésuites installés en Chine depuis de nombreuses années. Il comporte, en plus de la traduction latine, des notes historiques rédigées par les jésuites et des commentaires d’éditorialistes chinois.
©Gallica | BnF
S’inscrivant dans la mouvance consistant à vouloir relier sur la base d'un fondement philosophique la pensée chinoise à la pensée occidentale, François Bernier qui a voyagé à l’étranger et séjourné dans l’Inde Moghols, rédige en 1687 la première traduction en français du Confucius Sinarum Philosophus sous le titre de Confucius ou la science des princes. Cependant cette traduction ne suit pas mot pour mot l’ouvrage en latin, puisque Bernier n’a pas les mêmes visées que les auteurs de la version latine. Il s’intéresse essentiellement au message de Confucius prônant l’harmonie entre le monarque et son peuple. Bernier propose un éclairage limpide de la philosophie confucéenne sur la manière de gouverner grâce à une traduction épurée et orientée. C’est pourquoi, il ne sélectionne que certaines notes des commentateurs chinois et quelques notes historiques des jésuites lorsqu’il les juge pertinentes à la compréhension du texte. L’objectif de Bernier est de permettre une plus large diffusion du confucianisme grâce à sa traduction française.
« Cependant, je vous avoüeray que ce n’est pas là la principale raison qui m’a porté à ce travail, je ne l’ay principalement entrepris que parce que j’ay remarqué qu’il n’y a point de Morale qui instruise mieux les Princes de leur devoir plus sagement plus prudemment plus respectueusement. Elle insinue doucement que la majesté et la gravité estant des qualités indispensablement attachées a la personne des princes, elles doivent neanmoins estre temperées de beaucoup de douceur et d’humanité », extrait du Ms-2331, folio 8v.
Article rédigé par Christine Prieur
→ Pour aller plus loin :
Cette bibliothèque portative qui se trouve dans les collections du marquis de Paulmy à la bibliothèque de l’Arsenal. Il s'agit de deux coffrets in-folio en bois (recouverts de maroquin) de grandes dimensions (44 x 31 cm) en forme de livres, fermant à clef, à l'intérieur desquels sont rangés 109 volumes de la collection des meilleurs poètes anglais de format in-18. Elle a été conçue par le libraire-éditeur londonien John Bell à la fin du XVIIIe siècle. Les « bibliothèques portatives » offraient dès le XVIIe siècle, un choix de livres miniatures instructifs et distrayants réunis en collection. Destinées à l'origine à être emportées en voyage, ces bibliothèques furent ensuite souvent offertes en cadeau. Au début du XIXème siècle, certains libraires-éditeurs français en avaient fait une de leur spécialité. C’est le cas du libraire parisien Jean-François Royez (1757-1823), qui faisait lui-même ses choix de volumes. La Bibliothèque portative du voyageur du libraire J.-B. Fournier père et fils à Paris, composée de 45 volumes in-32 (1802-1817) est la plus connue des bibliothèques portatives française.
→ Interview de Natalie Malcolm qui explore le monde des bibliothèques portatives au 19ème siècle
En image, les Fol-BL-885 et 886 : Bell’s edition. The Poets of Great Britain complete from Chaucer to Churchill. London, Edinburg : Apollo press, by the Martins, 1779-1785.
Le salon du Livre rare & des Arts graphiques se tiendra à Paris du 13 au 16 juin 2024.
Pour en savoir plus sur ce salon, veuillez cliquer → ICI.
Dans le cadre du séminaire CEEI-THALIM 2023-2024 "Intervalles", deux conférences sont proposées le mercredi 15 mai à partir de 14h.
- La première sera animée par Luca Trissino, assistant doctorant en langue, littérature et civilisation italienne à l'Università della Svizzera italiana de Lugano, et s'intitule "Joints rythmiques et césures coalescentes : l'intervalle dans les plus anciens manuscrits enluminés de la Comédie". Elle propose une étude et une analyse sémantique des intervalles figuratifs dans les codex de l'ancienne vulgate de la Comédie, en particulier le codex Egerton 943. L'étude de la disposition des miniatures, du blanc, des pauses, permet de mettre en évidence les différents rythmes de la relation texte/image.
- La deuxième conférence ayant pour titre : "Intervalles blancs dans les structures narratives des romans italiens du XIXème siècle à nos jours", sera présentée par Elisa Tonani, enseignante à l'Université de Gênes en Écriture créative.
Présentation : Dans cette contribution, on proposera un parcours visant à montrer les rôles des blancs typographiques dans le roman italien du XIXe siècle à nos jours. Nous aborderons les blancs typographiques non pas seulement en tant qu’outils narratifs, structurels, fonctionnels propres à donner du rythme au récit en le scandant en séquences (où le temps, l’espace, l’énonciation du narrateur, ses choix de dire et de ne pas dire sont en jeu) mais surtout en tant que dispositifs aptes à révéler les sens, les raisons poétiques qui fondent l’acte narratif même. Du montage coupé et nerveux de Federigo Tozzi aux blancs « forclusifs », lieux de refoulement, de Cesare Pavese, du recours aux espaces de la page en tant que moyens expressifs d’expérimentation à tous les niveaux de la langue par les avant-gardes (Antonio Porta, Nanni Balestrini, Edoardo Sanguineti) à l’effacement de toute forme d’espacement par certains d’autres romans expérimentaux (Giuseppe Berto, Ferdinando Camon), du blanc méta-textuel (Italo Calvino) au blanc qui donne à la page l’aspect d’un paysage (Calvino, Alessandro Baricco) : dans tous ces cas, le blanc se déroule dans sa paradoxale et double nature de (se) montrer en passant inaperçu et de passer inaperçu en (se) montrant.
Pour accéder à plus d'informations concernant le programme de ce séminaire, rendez-vous sur le site du Centre d'Étude et de l'Écriture et de l'Image.
Date : le mercredi 15 mai à partir de 14h.
Lieu : Salle Vasari, Institut National d'Histoire de l'Art, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.