La Bibliothèque nationale de France offre à travers ce portail une vue globale des organismes de formation et aides aux professions des Métiers du livre.
Ce site, mis à jour régulièrement et enrichi par le personnel de la bibliothèque de l'Arsenal, vous propose également un tour d'horizon des manifestations culturelles autour du livre en France et à l'étranger, en lien avec sa politique documentaire et sa programmation culturelle (colloques, journées d'études etc.).
La bibliothèque de l'Arsenal s'emploie également à construire au fil de l'eau des séries documentaires sous forme d'articles comme "Les conversations de l'Arsenal", interviews de différents professionnels des Métiers du livre.
Un article récent met en lumière un travail d'équipe exemplaire réalisé à la BnF autour du manuscrit en rouleau des Cent-Vingt journées de Sodome du marquis de Sade, entré dans les collections de la bibliothèque de l'Arsenal en 2021. Étude, analyses scientifiques, restauration, reproduction, conditionnement... ce travail éclaire les conditions de production de ce manuscrit dans l'univers carcéral du XVIIIème siècle tout en ouvrant de nouvelles pistes de recherche.
© Denis Guéville
→ Brève histoire d'un objet patrimonial hors norme : le manuscrit des Cent Vingt Journées de Sodome / Olivier Bosc, Marlène Smilauer, Magali Dufour, Anne-Laure Fessart, Caroline Bertrand, Eleonora Pellizzi, Lucy Cooper, Stéphane Bouvet ; In Support | Tracé n°22-23, 2022-2023, page 30-38.
"Résumé :
Le rouleau manuscrit des Cent Vingt Journées de Sodome du marquis de Sade est un objet patrimonial hors norme. En 1785, à la prison de la Bastille, le marquis met au net à l’encre métallo-gallique un brouillon de son texte sur 33 bandes de papier vergé collées bout à bout, formant un rouleau de 11,85 mètres et d’une largeur de 12 centimètres en moyenne. L’histoire rocambolesque de ce manuscrit, caché, volé, perdu, édité partiellement, censuré, exporté illégalement, devenu objet de spéculation, a encore des mystères à révéler. Déclaré Trésor national, il rejoint en 2021 les collections publiques de la Bibliothèque nationale de France, à la bibliothèque de l’Arsenal. L’ensemble du rouleau est dégradé, particulièrement les premiers et derniers feuillets. Quatre restauratrices de la bibliothèque de l’Arsenal réalisent le constat, commencent l’étude matérielle et exécutent la restauration. Parallèlement, d’autres ressources sont mobilisées en interne : le laboratoire pour une étude scientifique de la matérialité, le service de la reproduction, les ateliers de conditionnement et de préparation des expositions et enfin le service de communication afin de valoriser ces collaborations."
Regardons un instant les Épreuves des caractères de la fonderie de Loyson et Briquet, ouvrage daté de 1751, où les modèles de la Nompareille, de la Mignonne, du Cicero Gros oeil ont servi à imprimer bon nombre de livres dans des proportions harmonieuses de mise en page agréable à la vue.
Feuilletant cet imprimé (cote : 4-S-3949), des petites vignettes ou cartouches nous sont présentés pour agrémenter les textes à imprimer. Elles sont de même hauteur afin de faciliter toutes sortes de combinaisons possibles entre le texte et l'image. On apprend également dans les pages suivantes que des moules ont été créés pour la fabrication de ces vignettes tant pour les formats in-folio que les in-12.
Outre l'impact que joue la typographie sur notre mémoire dans l'apprentissage de la lecture par exemple et la pluralité des écritures révélant les spécificités culturelles de chacun, nous observons que les différentes avancées technologiques depuis les années 50 ont changé considérablement le métier du typographe et de l'artiste graveur de caractères.
Dans les années 90, la dématérialisation de la matière redéfinit non pas la lisibilité d'un caractère dans un souci de perfection esthétique, mais plutôt une manière différente d'aborder le texte et l'image. Ainsi les artistes "graphistes-typographes" se servent des théories mécanistes pour inventer de nouveaux langages à travers de nouveaux systèmes d'encodage. C'est ainsi que l'ASCII art (American Standard Code for Information Interchange) apparaît. L'ASCII art se base sur un système informatique de codage qui attribue des valeurs numériques aux lettres, aux chiffres etc. afin de fluidifier les échanges d'informations. Ce système est utilisé par l'artiste Joan G. Stark pour créer des formes d'art en mode texte.
© Joan G. Stark
Vers la fin des années 2000 l'Unicode supplante l'ASCII et devient un standard universel de l'encodage informatique des caractères. Pourtant, il n'en reste pas moins que certains artistes continuent à transmettre la mémoire d'oeuvres d'art, comme James Cook via son travail tapé à la machine à écrire (portraits de la Joconde, de poètes-écrivains, etc.). La démarche de James Cook s'inscrit à contre-courant du système des réseaux internet, qui modifie considérablement la puissance créatrice contemporaine, comme si celle-ci ne pouvait éclore qu'en ligne.
C. Prieur
Pour sa dernière manifestation culturelle de l'année 2023, la bibliothèque de l'Arsenal est heureuse de vous proposer, lundi 18 décembre à 18h30*, une conférence aux accents du Moyen Âge, ou plus précisément du médiévalisme, intitulée Le Moyen Âge des Lumières. Le marquis de Paulmy entre érudition et littérature, par Fanny Maillet.
Le terme médiévalisme, qui désigne la réception du Moyen Âge aux siècles ultérieurs et sa réappropriation -souvent idéalisée- dans les secteurs de la littérature, de la BD, du cinéma, de la musique, voire de la politique, renvoie spontanément notre imaginaire à des références éminemment contemporaines : Le Seigneur des Anneaux, Thierry la Fronde, Notre-Dame de Paris, Camelot...Mais dès la fin du XVIIIe siècle, le Moyen Âge a été un objet de fantasmes. Ecrivains et artistes se mettent à penser cette période comme une antithèse de la modernité : c’est l’espace où se développe la nostalgie d’un monde idéal, d’avant la révolution industrielle, où l’homme était plus proche de la nature.
Docteure en littérature, maîtresse-assistante à l'université de Zurich, Fanny Maillet a soutenu en 2016, à l'Université Paris-Sorbonne, une thèse intitulée "Extraire la littérature médiévale : du fonds de l'Arsenal à la Bibliothèque universelle des romans" dans laquelle elle étudie comment le marquis de Paulmy, fondateur de la bibliothèque de l'Arsenal, a puisé dans sa collection de manuscrits médiévaux le texte des romans médiévaux qu'il a édités dans la Bibliothèque universelle des romans, cette collection littéraire qu'il cofonda en 1775 pour faire revivre les oeuvres du passé.
Cette intervention constitue le premier volet d'un cycle de conférences* consacré au médiévalisme. Notez d'ores et déjà les rendez-vous suivants à la bibliothèque de l'Arsenal :
L’invention du Moyen Âge par les écrivains romantiques, par Isabelle Durand, professeure de littérature générale et comparée à l’université de Bretagne sud
Le Moyen Âge d’hier à demain, par Vincent Ferré, professeur de littérature générale et comparée à l’université Sorbonne Nouvelle
*Réservation pour la séance du 18 décembre ► cliquer ici
*Informations générales sur le cycle et détail des séances sur la page Agenda de la BnF
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Capitale de la soie, Lyon est aussi une référence en matière d'histoire de l'imprimerie et de l'édition. Cette marque d'identité ne manquera pas d'être rappelée lors du colloque "Le livre à Lyon à la Renaissance" qui se tiendra les 14 et 15 décembre prochains sous les auspices de l'ENSSIB et de l'Institut de l'histoire du livre, notamment.
Plus d'infos et inscriptions ► cliquer ici
Créé en 2022, le Goncourt des détenus donne l'occasion à des personnes en cours de détention de choisir leur livre préféré parmi une liste de titres soumise à leur esprit critique. Dans ce cadre, des rencontres avec les auteurs et des activités autour de l'écriture et de la lecture sont organisées dans les établissements pénitentiaires.
Les résultats de l'édition 2023 seront proclamés le 14 décembre. Plus d'infos et présentation des titres en lice sur le site du CNL, à l'origine de l'initiative ►https://centrenationaldulivre.fr/actualites/prix-goncourt-des-detenus-2023
En lien avec cette actualité, le Portail des métiers du livre vous invite à découvrir ou redécouvrir la page Prison de la bibliothèque numérique Gallica.
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Dans une tribune parue dans Libération le 24 octobre, le sociologue Vincent Chabault, spécialiste de la médiation marchande du livre, revient sur le sort des bouquinistes œuvrant sur les parapets des quais de Seine, à Paris : « Ces passionnés et leur assortiment font partie du décor et du patrimoine. Les boîtes de couleur vert wagon fondent une matérialité unique et nourrissent un imaginaire précieux au même titre que les entrées de métro Guimard ou des fontaines Wallace ». Le chercheur apporte ainsi sa contribution au débat qui anime depuis quelques mois la sphère culturelle et intellectuelle à propos du devenir de ces commerçants si particuliers apparus au 16ème siècle, d’abord sous les espèces de marchands colporteurs, puis reconnus par une ordonnance de 1822 réglementant leur profession, avant de s’établir, à partir de la deuxième moitié du 19ème siècle, en des emplacements désignés et fixes, à la manière d’aujourd’hui.
Condamnés à s’éclipser le temps des JO 2024 – pour mieux les écarter définitivement, redoute V. Chabault-, ils sont pourtant inscrits depuis 2019 à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, l'ensemble des berges de la Seine du pont de Sully au pont d'Iéna étant inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 13 décembre 1991.
Gallica avait signalé y a quelque temps – avant cette polémique – une sélection de ressources sur le sujet ; l’équipe du Portail des métiers du livre est heureuse de vous la proposer à nouveau. Non sans souligner d’une manière particulière la contribution de Charles Nodier, jadis bibliothécaire à l’Arsenal, qui dans « Les Français peints par eux-mêmes : Encyclopédie morale du XIXe siècle » (1841, p. 207, t.3, inclus dans la sélection) évoque brièvement la condition de bouquiniste au détour d'une définition agrémentée de quelques jalons socio-historiques : « Le nom du bouquiniste est un de ces substantifs à sens double qui abondent malheureusement dans toutes les langues. On appelle également bouquiniste l’amateur qui cherche des bouquins, et le pauvre libraire en plein air qui en vend. Autrefois, le métier de celui-ci n’était pas sans considération et sans avenir. On a vu le marchand de bouquins s’élever du modeste étalage de la rue, ou de la frileuse exposition d’une échoppe nomade, jusqu’aux honneurs d’une petite boutique de six pieds carrés »
Le mot de la fin -provisoire- à Octave Uzanne qui dans l’introduction de son Bouquinistes et bouquineurs : physiologie des quais de Paris (cf. sélection), se fend d’un hommage aux professionnels de la profession sous la forme d’une Epître dédicatoire aux étalagistes riverains qui n’est pas sans rappeler la verve d’un Jean Richepin : « Quand bien même vous protesteriez avec grande modestie, c’est à vous qu’il mérite d’être offert, ce livre, Messieurs les philosophes du plein air et du gagne-petit ; à vous qui , immuables et résignés, faites sentinelle, du matin à la vesprée, devant toutes ces épaves de la pensée humaine…"
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Bibliothèque de l'Arsenal
1, rue de Sully 75004 Paris
(boîte postale et accès aux manifestations
et aux expositions)
lundi : 14 h -19 h
mardi-vendredi : 10 h -19 h
samedi 10 h-18 h
La Bibliothèque de l'Arsenal a reçu le label Maison des illustres en 2012.
L’Association Georges Perec, a été créée en 1982. Elle a pour but de promouvoir " la lecture, l'étude et le rayonnement de le rayonnement de l’œuvre de Georges Perec ".
Adresse mail : associationgeorgesperec@gmail.com
Arsenal et Oulipo, Oulipo et Arsenal
La bibliothèque de l’Arsenal invite à la redécouverte de son histoire, notamment architecturale, avec un cycle de conférences à deux voix : un conservateur présente les richesses d’un fonds et un spécialiste apporte un éclairage historique ou littéraire. Carte blanche à Clémentine Mélois l'une des benjamines parmi les Oulipiens, suivie de la présentation de pièces rares issues de la bibliothèque de l’Arsenal. Les listes en tous genres seront à l’honneur…
Introduction par Claire Lesage, cheffe du service des Collections à la bibliothèque de l’Arsenal.
Lundi 22 mai 2023 de 18 h 30 à 20 h.
Réunion de l'Oulipo - 31/08/2021 - © David Paul Carr / BnF