D’origine hongroise Eva Vincze suit des études à l’Université des Arts et Métiers de Budapest ainsi qu’une formation de Marta Gomez à la reliure sans colle. Elle obtient une bourse (Erasmus) à Berlin et continue son cursus universitaire à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin.
Quelques années plus tard, elle obtient un DEA en communication visuelle à l’Université hongroise des Arts et Métiers de Budapest et elle est diplômée d’un Master de Beaux-Arts en Arts Graphiques (MFA) à l’Université de l’Illinois, Urbana-Champaign aux États-Unis.
En 2005-2006 elle suit une formation à l’ENSAD (post-diplôme en Édition presse).
Ce parcours très éclectique lui permet d’aborder différents aspects du design et de l’édition dans différents pays. Plusieurs projets naissent ainsi tournant autour du monde du livre et de l’écrit :
Elle a travaillé pendant cinq ans pour le compte d’un studio d’animation en Hongrie où elle a réalisé notamment des personnages et un décor en papier mâché pour le film d’animation Bagatelle, inspiré d’une nouvelle d’un auteur hongrois Ferenc Faludi (1704-1779). Cette expérience lui permet de traduire les mots d’un scénario en images en passant par la matière papier.
En 2007 à l’occasion du 50ème anniversaire de la Révolution hongroise, l’éditeur d’art parisien Adam Biro lui confie la conception et la réalisation du design/typographie du livre « Budapest 1956, la Révolution / photographies d’Erich Lessing ».
L'ouvrage a été édité en 5 langues par 5 éditeurs dans 6 pays (Hongrie, Autriche, France, Italie, Angleterre et USA). Ce projet fut très intéressant pour Eva Vincze car il lui a permis de développer une maquette qui s'est adaptée aux différentes langues où la longueur du texte était différente.
En 2013 elle est sélectionnée par la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse pour participer à la Foire professionnelle de Bologne, premier salon professionnel mondial de l’édition jeunesse.
Mais c’est véritablement à partir de 2016 qu’Éva Vincze se forme à la reliure à l’Atelier d’Arts Appliqués du Vésinet.
Christine Prieur
→ Autre article sur le travail d'Eva Vincze
→ Voyage botanique / Paul den Hollander, Bréda, Pays-Bas, 1997. ISBN 90-800-49-3X
Dimensions : 325 x 325 x 20 mm, exemplaire n°69/99
Description de la reliure →Reliure sur cinq ficelles en veau grainé aux couleurs douces
Gardes bord à bord en daim vert menthe.
Décor sur les plats : Formes géométriques peintes à la main, herbes en box blanc mosaïquées, dorure en palladium et blanc cassé. Tranchefiles brodées en soie.
Mention spéciale du jury au concours de dixième Prix de la Reliure Originale, organisé par les Amis de la Reliure Originale (ARO), 2022
À propos du travail de Paul den Hollander
Ce photographe hollandais né en 1950, s’intéresse aux rapports de l’homme avec son environnement et sa relation à la Nature. Dans son Voyage botanique édité en 1997, il présente des photographies d’échantillons de plantes séchées mis à plat provenant de collections d’herbiers.
Cinq ans auparavant, Paul den Hollander découvre à l’Institut botanique de Barcelone le monde des herbiers. Il effectue divers voyages dans les collections européennes d’herbiers pour constituer son propre inventaire poétique inspiré de ceux de l’époque de Linné.
Sa démarche artistique cherche à libérer la Nature du contexte scientifique qui la conditionne pour proposer une vision poétique. S’appuyant sur différentes techniques photographiques, Paul den Hollander expérimente, observe la Nature et son environnement tout au long de son parcours de photographe. Ainsi dans ce voyage botanique, ces espèces disparues aux variations morphologiques très diverses, jadis récoltées dans le monde entier, se fixent et se figent dans nos pupilles le temps d’un instant nous renvoyant au caractère éphémère de l’existence du vivant. Face à l’accélération des changements climatiques, Paul den Hollander obture le mouvement du fleurissement de la vie végétale qui devient une ombre fossilisée dans le papier vieilli d’un inventaire sans nom. Par ce travail de création photographique échelonnée sur plusieurs années, nous prenons alors conscience qu’un monde délicat s’en est allé sous nos yeux et que la disparition du monde végétal, support d’écriture de nos pensées, pourrait bien nous annihiler si nous n’en prenons pas soin.
Christine Prieur
Photos © Paul den Hollander