L'odeur du si bémol : l'univers des hallucinations
Oliver Sacks, célèbre neurologue, mêle dans son dernier ouvrage les récits de ses patients à ses propres expériences des psychotropes pour tenter de répondre à plusieurs questions majeures : les hallucinations reflètent-elles l'organisation et la structure de nos cerveaux ? En quoi ont-elles influé sur le folklore et l'art de chaque culture ? Et pourquoi la capacité d'halluciner potentiellement présente chez chacun d'entre nous constitue-t-elle une facette essentielle de la condition humaine ?
Émission du médecin et biologiste Jean-Claude Ameisen
Évocation des travaux scientifiques les plus récents, mis en résonance avec la littérature, la philosophie, l'éthique, la poésie, l'art...
Tous les samedis à 11 h sur France Inter
L'homme, le monde, le vivant : les fondamentaux
Léonard de Vinci, L’homme de Vitruve (Wikimedia Commons)
L'homme et l'environnement
CC Mark Stevens (Flickr)
Philippe Descola - Gallimard, 2005
Philippe Descola propose une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement. Son enquête met en évidence quatre façons d'identifier les « existants » et de les regrouper à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre : le totémisme, l'analogisme, l'animisme et le naturalisme.
Michel Serres - Françoise Bourin, 1992
Un ouvrage majeur de Michel Serres sur le lien symbiotique entre l'Homme et le Monde. Le contrat naturel, par lequel l'homme s'engage à respecter le monde qu'il a reçu en partage, ne confère pas à la nature un statut juridique, mais comporte une valeur symbolique forte. La reconnaissance des devoirs de l'humanité envers la nature impose de léguer aux générations futures un monde où l'harmonie est préservée entre l'homme et les choses. Une nouvelle sagesse en somme plus qu'un nouvel ordre moral.
Gérard Hess - Presses universitaires de France, 2013
Cet ouvrage constitue une synthèse du débat en éthique de l'environnement. Il s'efforce de structurer la discussion qui s'est développée en philosophie à partir des années 1970 en réaction à la crise écologique que le développement économique et techno-scientifique du monde occidental a générée après la Seconde Guerre mondiale.
L'homme et le vivant
Buffon, Œuvres complètes tome 77, gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Georges Canquilhem - Presses universitaires de France, 2009
Cet ouvrage est la thèse de doctorat en médecine présentée en 1943 par Georges Canguilhem, augmentée, lors de sa réédition vingt ans plus tard, de réflexions philosophiques sur la signification du terme « normal » en médecine.
Tom Regan - Hermann, 2013
Les animaux ont des droits. C'est la thèse que défend Tom Regan dans cette œuvre fondatrice, contribution majeure et influente à la réflexion morale contemporaine.
L'homme et l'univers
Tito Lessi, Galilée instruisant Vincenzo Viviani (Musée Galileo, Florence)
Alexandre Koyre - Gallimard, 1993
Cet ouvrage d'histoire des idées et de philosophie des sciences rassemble plusieurs études dont le point commun est d'analyser les conséquences majeures de la découverte scientifique de l'infini. Alexandre Koyré montre ainsi comment la révolution galiléenne ou la découverte du calcul infinitésimal par Leibniz et Newton ont profondément modifié la conscience qu'a l'homme de lui-même et de sa place dans l'univers.
Ilya Prigogine et Isabelle Stengers - Fayard, 1991
La question du temps a créé une tension entre l'idée d'un monde régi par des lois intemporelles et déterministes et l'expérience humaine, mémoire du passé, ouverture de l'avenir. Elle a également opposé la physique aux autres sciences, et les lois "fondamentales" aux descriptions phénoménologiques qui, elles, traduisent la flèche du temps. Mais aujourd'hui se dessine une cohérence nouvelle qui ouvre la physique aux interrogations du devenir, à l'émergence du nouveau qu'elle avait niée.
Ian Tattersall - Gallimard, 2003
«Les êtres humains, dans leur unicité, sont issus d'un long processus évolutif ; tel sera l'objet central de cet ouvrage.»
L'homme et le temps
Philippe de Champaigne, Vanité avec un crâne (Musée de Tessé, Le Mans)
Eric Deschavanne et Pierre-Henri Tavaillot - Grasset, 2007
Qui, de nos jours, veut encore « faire son âge » ? Les enfants sont adolescents de plus en plus tôt, les jeunes le restent de plus en plus tard, les adultes rechignent à quitter leur jeunesse et les personnes âgées n'aspirent qu'à en connaître une seconde... Alors que la vie est plus longue et plus sûre que jamais, les étapes qui en rythmaient autrefois le cours semblent aujourd'hui confuses, reflétant l'ébranlement profond de l'idée même de maturité.
Harmut Rosa - Éditions la Découverte, 2012
La vie moderne est une constante accélération. Jamais auparavant les moyens permettant de gagner du temps n'avaient atteint pareil niveau de développement, grâce aux technologies de production et de communication ; pourtant, jamais l'impression de manquer de temps n'a été si répandue. Ce livre examine les causes et les effets des processus d'accélération propres à la modernité, tout en élaborant une théorie critique de la temporalité dans la modernité tardive.
Vladimir Jankélévitch - Flammarion, 2010
Qu'est-ce que la nostalgie sinon une mélancolie humaine rendue possible par la conscience de quelque chose d'autre, d'un ailleurs, d'un contraste entre passé et présent ? Et cette nostalgie n'est-elle pas aussi provoquée essentiellement par l'irréversibilité du temps ? Se servant d'exemples tirés de la vie quotidienne aussi bien que d'œuvres poétiques, philosophiques ou musicales, Vladimir Jankélévitch démontre dans cet ouvrage que l'irréversible n'admet qu'un seul remède : le consentement joyeux de l'homme à l'avenir, au futur.
L'homme et la technique
Léonard de Vinci, Design for a flying machine (Wikimedia Commons)
Jürgen Habermas - Gallimard, 1990
Jürgen Habermas examine dans les études réunies dans ce volume l'incidence de la rationalité scientifique sur le «monde social vécu» et ses répercussions sur le fonctionnement de la démocratie.
Hans Jonas - Éditions du Cerf, 1993
Les morales traditionnelles sont devenues inopérantes en particulier pour les décideurs politiques. Hans Jonas propose une reformulation de l'éthique autour de l'idée de responsabilité, sous ses différents aspects (naturelle et contractuelle).
Gilbert Simondon - Aubier, 2012
Comment redonner à la technique le statut qui lui revient dans la culture et comprendre les vraies sources de l'aliénation dont on l'accuse d'être la cause ?
L'homme comme sujet
Rembrandt, La Leçon d'anatomie du docteur Tulp (Wikimedia Commons)
Sigmund Freud - Presses universitaires de France, 1996
Publiée en 1900, L'Interprétation des rêves est la première grande œuvre freudienne. L'auteur y aborde un phénomène de la vie psychique normale, le rêve, qu'il tente d'expliquer à partir d'hypothèses que lui a livrées l'étude des névroses. Ses minutieuses analyses renouent d'une certaine façon avec la tradition antique de l'interprétation des songes. Elles établissent en effet que les rêves ont du sens ; mais plus précisément, que tout rêve est un "accomplissement de désir" et que le sens ultime de tout rêve est sexuel. Si le rêve ne conduit pas à la connaissance de l'avenir, il révèle en revanche les désirs inconscients du rêveur.
Paul Ricœur - Éditions du Seuil, 1990
Redonner des bases sûres à la philosophie morale à partir d'une redéfinition du sujet : tel est l'objectif de Soi-même comme un autre. Un ouvrage majeur pour la compréhension éthique et morale de notre époque.
David Chalmers - Ithaque, 2010
Vous aimez le goût du sirop à la fraise et celui du sorbet au citron. Vous contemplez le bleu gris d'un ciel froid d’automne. Vous ne parvenez pas à vous rappeler une pensée que vous avez pourtant sur le bout de la langue… Toutes ces expériences accompagnent une activité cérébrale. Notre cerveau traite en effet une foule d’informations en provenance du monde extérieur et de notre propre corps.
La première édition de cet ouvrage a été publiée en 1958 à Chicago sous le titre The Human Condition.
Deuxième grand livre d’Hannah Arendt après The Origins of Totalitarianism (1951), il est cependant le premier à être traduit en français. La première traduction française est en effet publiée en 1961 sous le titre de Condition de l'homme moderne chez Calmann-Lévy dans la collection « Liberté de l'esprit » dirigée par Raymond Aron (1905-1983).
Raymond Aron est par ailleurs le premier en France à rendre compte de The Origins of Totalitarianism dans un article intitulé « L’essence du totalitarisme » publié dans la revue Critique (n° 80) en 1954.
Une deuxième édition paraît chez Presses Pocket en 1988 avec une préface de Paul Ricœur (1913-2005) puis en 1993 chez le même éditeur.
Refus des philosophies de l'histoire, des "sciences sociales", de la philosophie politique... c'est à partir d'un événement - "1933" - que Hannah Arendt construit, patiemment, rigoureusement, une réflexion sur la politique. Tous ses textes contribuent à cette entreprise cohérente depuis Les origines du totalitarisme. Et cette entreprise même, qui conteste la tradition, s'appuie sur un effort pour la relire à nouveaux frais, depuis les leçons de la démocratie grecque jusqu'à Kant et aux Révolutions américaine et française. Ainsi s'élabore une pensée de la cité, du mal, du conflit et de la responsabilité.
Aucun des événements tragiques et décisifs pour l'homme de ce siècle n'échappa au mode de pensée passionné d'Hannah Arendt. Après une présentation centrée sur l'identité et la mémoire, l'auteur résume et commente les dix-huit titres qui composent l'œuvre de cette personnalité aux facettes multiples.
Témoin capital de notre siècle, Hannah Arendt n'a cessé de construire son œuvre sur les rapports entre "l'Être et le Citoyen" et l'actualité du Monde. Comment aurait-elle fait autrement puisque l'Histoire s'est confondue avec sa propre vie. Penseur de notre temps, elle a reconnu la fragilité de l'homme. Mais elle a aussi montré sa capacité à imposer un sens à sa vie sociale et morale grâce aux exprériences fondamentales de la vie publique.
Le but de cet ouvrage est d'interroger en profondeur la pensée d'Arendt tout en suggérant des perspectives nouvelles sur son œuvre. Les analyses s'appuyent sur deux concepts communément considérés comme centraux chez Arendt, le totalitarisme et le mal. À partir de là, ces concepts sont approfondis en allant au-delà des limites du modèle référentiel arendtien classique, soit des systèmes totalitaires du milieu du XXe siècle.
Cette introduction, claire et synthétique, éclaire le parcours de l'un des penseurs les plus stimulants et les plus singuliers du XXe siècle. Édition revue et corrigée par l'auteur.
Le problème d'Arendt est l'aliénation au monde. L'homme destiné à vivre sur Terre s'y sent pourtant étranger. Le totalitarisme, mais aussi le retrait solitaire dans la consommation ou la contemplation, l'espérance religieuse ou d'une fuite spatiale, sont autant de manifestations hétéroclites de cette aliénation. Comment réapprendre à aimer et à habiter le monde est l'enjeu qui oblige à repenser les activités humaines ? Son geste novateur est un décentrement de soi pour remettre le monde au centre du système.