Pourquoi, dans toutes les cultures, les femmes ont-elles été exclues de la chasse ? Pourquoi n'ont-elles pu ni monter à bord des navires ni être soldat ? Pourquoi leur a-t-on plutôt assigné les tâches de cueillir, de filer, de tisser, de tanner ? Qu'est-ce qui expliquerait qu'il existe des façons masculines et des façons féminines de couper, de creuser et de travailler la terre ? Dans cet essai, le grand anthropologue Alain Testart montre que ce sont les croyances qui expliquent la différenciation des activités masculines et féminines et fait remonter leur origine à la lointaine préhistoire.
"Le travail : au sources des inégalités femme-homme",
Émission La grande table (France Culture) du 22 janvier 2014
Avec la sociologue Margaret Maruani, directrice de recherche au CNRS et directrice du réseau de recherche international et pluridisciplinaire MAGE ("Marché du travail et genre")
La société, la communauté, la famille : les fondamentaux
Brueghel l'Ancien, La danse des paysans (Wikimedia Commons)
Société et lien social
Idéalités, Georg Simmel, Max Weber et Karl Marx, CC BY-SA (Wikimedia Commons)
Serge Paugam - Presses universitaires de France, 2008
Cet ouvrage explicite le sens d’une notion centrale depuis Durkheim et présente une typologie des liens sociaux et de leurs possibles fragilités. Il propose de repenser le lien social aujourd’hui, pour mieux relever les défis contemporains de la solidarité.
Émile Durkheim - Presses universitaires de France, 2007
Durkheim analyse « le rôle que les groupements professionnels sont destinés à remplir dans l’organisation sociale des peuples contemporains ». Constatant le développement des fonctions économiques dans la société, il plaide pour une moralisation et une normalisation des relations entre les différents acteurs de la vie économique.
Ferdinand Tönnies - Presses universitaires de France, 2010
Dans Communauté et Société, Tönnies analyse les conséquences au niveau humain du passage de l'ère préindustrielle à l'ère industrielle. Aux liens de nature individuelle fondés sur le sang, l'affection, le respect et la crainte de la communauté traditionnelle se substitueraient, selon lui, les liens d'ordre rationnel fondés sur le contrat et l'intérêt de la société moderne.
Max Weber - Plon,1971
L'ouvrage phare du père de la sociologie allemande développe ses concepts clés : la méthode des idéaux-types, les formes de domination, la rationalisation de la société...
Gabriel Tarde - Les Empêcheurs de penser en rond, 2001
Fondateur de la sociologie moderne et précurseur de la psychologie sociale, Tarde nous permet de mieux comprendre les phénomènes de groupes ou les faits de masse en replaçant l’individu au centre de son analyse reposant tout entière sur le principe des lois de l’Imitation.
Norbert Elias - Fayard, 1991
Pour Elias, les individus sont liés les uns aux autres par des liens de dépendance réciproque qui constituent la société même. C'est sous l'effet de cette imbrication que les comportements se sont modifiés au cours des siècles. L'idée moderne de l'individu n'est apparue en Occident qu'au terme d'un long processus, indissociable de la domination des forces de la nature par les hommes et de la différenciation progressive des fonctions sociales.
Classes sociales
Horace Vernet, Barricade rue Soufflot (Wikimedia Commons)
Essais d'histoire immédiate de Karl Marx face aux événements qui ont secoué la France entre 1848 et 1851.
Intégrant les grandes approches du XIXe siècle et celles de son temps, Maurice Halbwachs (1877-1945) présente ici une théorie synthétique et originale des classes sociales, où il explique que chacune d'entre elles est le produit d'une histoire qui détermine sa place dans la société actuelle et les rapports qu'elle entretient avec les autres classes.
Ouvrage fondateur publié en 1979 par Pierre Bourdieu qui élabore dans une perspective sociologique une théorie des goûts et des styles de vies.
Minorités et racisme
John Vachon, Jeune afro-américain près d'une fontaine à Halifax (Wikimedia Commons)
Remettant en cause l'idée de Moyen-Orient et d'Occident monolithiques, rompant avec la logique de l'affrontement entre blocs antagonistes, se revendiquant à la fois de ses racines indiennes et de la culture des pays occidentaux où il travaille, Amartya Sen dénonce les illusions qui entourent de nos jours la notion d'identité.
Le racisme s'est considérablement transformé au fil des temps, et la distance est grande entre ses expressions classiques, qui se réclament de la science, et ses formes contemporaines, qui se réfèrent de plus en plus à l'idée de l'incompatibilité des cultures. Michel Wieviorka formule ici les questions que suscite l'actualité du racisme, et présente les outils d'analyse qui peuvent contribuer à y répondre - en particulier par une présentation particulièrement claire des doctrines racistes et des théories qui entendent les expliquer.
Dans le débat passionnel que suscite le thème de l'immigration, Gérard Noiriel fait entendre la voix de l'histoire et de la raison. Il propose de rendre compte de l'immigration dans son ensemble, sans s'en tenir aux seuls cas particuliers.
Famille et parentés
Edgar Degas, La famille Belleli (Wikimedia Commons)
Claude Lévi-Strauss explique dans cet ouvrage fondateur de l'anthropologie les systèmes de parenté et d’union, dans toute l’étendue de leur diversité et de l’étrangeté de leurs institutions, au moyen d’un principe unique : l’échange.
Ce classique de l'anthropologie questionne l’emprise de l’Église sur les règles de mariage et de filiation depuis le Moyen Âge. En étudiant l’évolution du mariage et de la famille, Jack Goody a été l’un des premiers à démontrer que les modifications d’un système de parenté affectent l’ensemble de la société.
Peu d’institutions sont à la fois aussi explorées et mal connues que la famille. Celle-ci fait l’objet d’un discours politique et médiatique qui se renouvelle sans cesse.
Désormais un classique sur le sujet, cette septième édition révisée rend compte des évolutions, au long des trois dernières décennies, de la structure et du rôle de la famille dans ses articulations avec la résidence, l’école, le travail, le loisir, etc.
Devenu un « classique » du sujet depuis sa parution initiale en 1991, l’ouvrage repère et explique les évolutions significatives entraînées par ce mouvement général de recomposition sociale que la jeunesse subit parfois douloureusement.
Publié pour la première fois en allemand en 1928, objet et enjeu de multiples lectures, Le Problème des générations de Karl Mannheim reste "le texte classique" de la sociologie des générations.
Maurice Godelier rouvre ici le dossier de la parenté à travers l'étude de l'expérience accumulée par l'ensemble des sociétés connues en matière d'alliance, d'organisation de la descendance, de sexualité et d'interdits sexuels.
Genre et distinction des sexes
À travers une enquête qualitative sur la perception des différences légitimes et illégitimes entre les femmes et les hommes, ce livre questionne la boîte noire des mentalités en examinant les liens entre les ordres jugés justes, en particulier l'ordre naturel, social et politique.
Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux États-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable.
L'Occident n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des sexes. Mais parle-t-on de l'homme et de la femme que l'on n'a encore rien dit : se réfère-t-on au genre, définition culturelle par des qualités morales, affectives, sociales, ou au sexe, définition par des spécificités anatomiques ?
Notre époque est marquée par le développement et la diffusion des technologies numériques qui induisent de nouvelles normes, de nouveaux comportements dans le domaine des pratiques culturelles. Accès facilité aux œuvres d’art, à la lecture, à la connaissance du monde ou des langues étrangères qui sont autant de moyens d’enrichissement et d’épanouissement personnels et de démocratisation des savoirs. L’Internet donne l’impression d’avoir, où qu’on soit, le monde à portée d’écran. Cependant les enquêtes montrent que l’accès et plus encore les usages des technologies numériques à des fins culturelles restent non seulement limités mais aussi socialement déterminés.