Image: Flickr by Filip Appeldorn
La transformation de la guerre...
Trois voies d'interprétation principales de l'organisation ou de la désorganisation du monde se sont dégagées depuis dix ans. Une première tendance estime que la constitution d'un monde politiquement unifié est en cours, tant par l'effet de la mondialisation que par la généralisation des aspirations démocratiques. Une deuxième approche estime que, du point de vue de la puissance militaire, le monde se polarisera en quelques ensembles régionaux dans lesquels le Japon, la Chine ou la Russie joueront un rôle capital. Une troisième tendance prévoit la généralisation des guerres civiles, ethniques, religieuses ou nationales, en même temps qu'une décomposition interne des États sous l'effet du terrorisme ou de dérives mafieuses...
À la BnF
Balencie Jean-Marc. Les nouveaux mondes rebelles, : conflits, terrorisme et contestations, Paris, Michalon, 2004
L'illusion aura duré moins d'une décennie. Le grand face-à-face Est-Ouest ayant vécu, on avait voulu croire que les menaces pouvaient désormais être contenues, circonscrites à des régions du monde à l'importance stratégique déclinante. Ce fut le calcul afghan. Ce fut, en fait, la tragique erreur afghane et le sanctuaire terroriste de Kaboul, où furent échafaudés les monstrueux plans du 11 Septembre. Depuis les attentats de New York, les frontières de l'insécurité sont tombées. Les puissances occidentales ont compris qu'elles ne pouvaient se rendre étanches à la violence, se mettre à l'abri des grandes colères du Sud. Que les combattants des conflits dits " périphériques " pouvaient frapper au cœur. De cette géopolitique mondiale de la contestation, les Nouveaux Mondes rebelles tracent les grandes lignes, décryptent les convulsions, identifient les acteurs, privilégiant dans cette nouvelle édition une approche sélective d'une quarantaine de foyers de crise ou de questions transnationales. Une méthode originale, accessible, loin des atlas institutionnels. Pour discerner, derrière le rougeoiement des incendies d'aujourd'hui, les brûlots de demain.
Cesoni Maria Luisa. Criminalité organisée : des représentations sociales aux définitions juridiques, Paris, Bruylant, 2005
À la fois juridique et sociologique, cet ouvrage est issu d'une recherche comparative portant sur les nouvelles infractions d'organisation criminelle, adoptées en 1994 en Suisse et 1999 en Belgique, ainsi que sur l'infraction d'association de type mafieux, adoptée en Italie en 1982. L'analyse du processus d'élaboration de ces incriminations permet de comprendre la manière dont elles ont été construites et sont interprétées à partir de définitions de type sociologique. une comparaison plus restreinte, portant sur la France et l'Allemagne, montre que la notion de criminalité organisée oriente l'intervention du droit pénal également dans les pays qui n'ont pas adopté d'incrimination spécifique. Le décalage mis en évidence entre l'image de la criminalité organisée et ses définitions juridiques met en question la nécessité de ces nouvelles incriminations, dont l'application se révèle d'ailleurs difficile en l'absence d'autres infractions spécifiques.
Chocquet Christian. Terrorisme et criminalité organisée, Paris, L'Harmattan, 2003
Le terrorisme et la criminalité organisée, envisagés comme de " nouvelles menaces " effaçant les frontières entre menace extérieure et menace intérieure, sont souvent l'objet d'approches très simplificatrices. Cet ouvrage se propose de tenter de définir ces notions encore imprécises et d'en analyser les relations, d'effectuer un recensement des organisations diverses et multiformes auxquelles elles s'appliquent, d'évoquer les modes pluridisciplinaires d'analyse stratégique que suppose le traitement judiciaire et policier de ces phénomènes.
Cretin Thierry. Mafias du monde : organisations criminelles transnationales, actualité et perspectives, Paris, PUF, 1997
N'hésitant ni à tuer ni à corrompre, les mafias, organisations criminelles transnationales, brassent chaque année 30 à 50 milliards de dollars dont une partie est largement recyclé donc blanchi dans l'économie mondiale. La première source de profits est toujours le trafic des stupéfiants, puis celui des armes, des migrants clandestins... Ce livre présente ces différentes mafias et leur fonctionnement.
Raufer Xavier. La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans, Paris, Éd. des Riaux, 2006
L'aveuglement collectif face à la criminalité organisée (mafias, triades, gangs, etc.) tient d'abord au manque d'information réaliste fournie à l'opinion. Souvent, les pouvoirs publics et les médias sont responsables de cette sous-information, s'agissant d'un adversaire tenace... et dangereux. L'ignorance quant à l'influence réelle des mafias résulte aussi de l'action même de ces entités criminelles, qui ont parfois su influencer divers médias comme le cinéma en vue de véhiculer une image d'eux folklorique et même sympathique- une image d'Epinal rejetée dans le passé. Un mode de fonctionnement tourné vers le secret -l'omerta- l'absence de toute trace écrite, un recrutement sévère autant que discret (familial, clanique ou ethnique) accroît encore cette sous-information. Le travail de Xavier Raufer vise à restaurer les contours et l'activité réels de ces entités criminelles, en montrant leur influence dans les sphères économiques, politiques, syndicales et même parfois judiciaires. On lui doit d'avoir exposé le caractère polymorphe et souple de ces activités criminelles, où les trafics s'entremêlent, se financent les uns les autres et parfois se protègent ou se dissimulent réciproquement.
Wierviorka Michel. Sociétés et terrorisme, Paris, Fayard, 1988
Sporadiquement, le terrorisme surgit de l'ombre, sous les feux de l'actualité. Il occupe la " une " des médias comme il frappe ses victimes: en flambée. L'effroi qu'il cause est directement proportionnel à notre ignorance de ses acteurs. Aussi la littérature foisonne-t-elle, multipliant à l'envi les explications. Le terrorisme serait une menace irrationnelle attaquant les valeurs et le tissu de nos sociétés, quand il n'est pas le produit de manipulations orchestrées depuis un lointain centre de pouvoir, ou encore le reflet de la crise ou du désordre affectant un pays. Tout ou presque a été dit et écrit. Pour autant connaît-on le terrorisme? Le premier, Michel Wieviorka étudie les acteurs terroristes, leurs dérives politiques et intellectuelles, le rapport qu'ils entretiennent avec la réalité. Car le passage au terrorisme est d'abord un processus dont les terroristes ont l'initiative.
"La corruption au coeur des débats, la criminalité organisée au coeur des États", revue Temps Présents
"Criminalité organisée ou Mafia : il y a t-il une différence à faire?", revue Temps Présents
"Mafia : état de violence ou violence d'État?", revue Quaderni
"Le terrorisme de Roberspierre à Al-Qaïda", La vie des idées
"De nouvelles formes de contestations", Europe 1
"Essai sur la rébellion sociale", Politique et violence, blog de Xavier Crettiez
Image : Flickr by Eneas De Troya