Comment s’exerce l’autorité ? Pourquoi obéir et à qui ? De quel droit et au nom de quoi, quelqu’un peut-il commander à un autre et l’obliger à accomplir ce qu’il ne veut pas nécessairement accomplir de son plein gré ? Pourquoi y a-t-il des chefs ? Cet ouvrage questionne, à travers une approche historique et une relecture des philosophes classiques, la notion d'"autorité" et la figure du "chef" dans notre société.
"Une petite histoire de la désobéissance"
L'État, la loi, les institutions : les fondamentaux
Richard Ying et Tangui Morlier, Hémicycle de l'Assemblée nationale , CC BY SA (Wkimedia Commons)
L'État, la nation
Wikimedia Commons
Tocqueville - Vrin, 1990
Un des textes fondateurs de la philosophie politique, publié entre 1835 et 1840. L'égalité des conditions, l'individualisme, le despotisme démocratique, les relations entre maîtres et serviteurs, l'esprit de liberté et l'esprit de religion, autant de notions qui dessinent aujourd'hui encore les contours d'une philosophie de la démocratie.
Pierre Bourdieu - Éditions du Seuil, 2011
Dévoilant dans cet ouvrage les illusions de la « pensée d’État », vouée à entretenir la croyance en un principe de gouvernement orienté vers le bien commun, Bourdieu se montre tout autant critique à l’égard de l’« humeur anti-institutionnelle », prompte à résumer la construction d’un appareil bureaucratique à une fonction de maintien de l’ordre social.
Pierre Rosanvallon - Éditions du Seuil, 1993
L'État comme problème politique est au cœur des passions partisanes et des débats tout en restant une sorte de non-objet historique. Ce quasi-vide, Pierre Rosanvallon a voulu commencer à le combler dans cet ouvrage, à la fois bilan et programme.
Dominique Schnapper - Gallimard, 1994
La nation moderne est historiquement indissociable de la démocratie et essentiellement opposée au nationalisme. Quel peut être l'avenir de cette communauté de citoyens, quand les uns se réclament de leurs particularismes ethniques ou de leur identité religieuse, quand les autres confondent leurs devoirs de citoyens avec leurs droits de consommateurs ?
Patrick Weil - Gallimard, 2005
Objet, à gauche comme à droite, de croyance plus que de connaissance, sujet de nombreux affrontements politiques et juridiques, la nationalité française voit dans cet ouvrage son histoire reconstituée, analysée et interprétée.
L'école, l'éducation
Geo, En classe, le travail des petits (Flickr)
Rousseau - Flammarion, 2009
La publication de l'Émile, en 1762, restitue au problème de l'éducation sa place centrale en philosophie.
Émile est suivi dans chaque étape, à travers des expériences qui attestent d'abord le souci de considérer « l'enfant dans l'enfant », au lieu de le sortir de son âge. Rousseau montre qu'il est possible d'éduquer un homme selon la nature et de quelle façon les vices et l'inégalité caractérisent désormais la condition humaine : double enjeu qui constitue sa « théorie de l'homme ».
Émile Durkheim - Flammarion, 2009
L’éducation morale est le premier cours de Durkheim donné à la Sorbonne sur la science de l’éducation en 1902-1903. Il illustre l’affirmation selon laquelle « la sociologie n’a pas été admise d’emblée à la Sorbonne, mais s’y est introduite par la porte étroite de la pédagogie ». Posant que tout fait moral est d’abord un fait social, Durkheim fait de l’éducation le principal vecteur d’une morale envisagée comme une tradition à transmettre, à s’accaparer et à renouveler.
John Dewey- Armand Colin, 2011
Ce volume propose les deux grands textes de John Dewey sur l’éducation : Démocratie et Éducation (1916) et Expérience et Éducation (1938). Il place l’expérience au cœur de l’apprentissage et recentre la pédagogie sur l’individu plutôt que sur les savoirs. La finalité de l’école est d’accroître la capacité à agir et c’est en cela qu’elle participe de la démocratie.
Mona Ozouf - Éditions du Seuil, 1992
De 1871 à 1914, l'Église et la République livrent une bataille passionnée autour de la "question scolaire". Le problème scolaire a engendré ses mythes et ses symboles: c'est à travers ces images que se perpétuent, jusqu'à nous, les débats de la IIIe République.
L'ordre social
Prison (Etat de Washington, USA), (Wikimedia Commons)
Beccaria - Flammarion, 1991
Beccaria pose les bases de la réflexion pénale moderne.Toute peine doit être rapportée à la liberté et non au pouvoir, à l'exigence sociale et non à l'arbitraire du souverain ou du juge. Célébré par les Lumières, il fut une référence fondamentale de la Révolution, et jusqu'à nos jours les principes de sa pensée ont eu une influence internationale.
Michel Foucault - Gallimard,1994
Histoire critique de l'institution pénitentiaire, analysant la question du pouvoir, de ses techniques, des modalités de son exercice, de ses stratégies et de ses tactiques, cet important ouvrage de Foucault qui aura contribué au renouveau de la réflexion philosophique française.
Didier Fassin - Éditions du Seuil, 2011
Fondé sur une enquête conduite auprès de la brigade anti-criminalité d'une banlieue parisienne, cet ouvrage met en lumière l'exception sécuritaire à laquelle sont soumises les "cités". Cette anthropologie critique s'efforce d'approfondir le débat sur la manière dont on police aujourd'hui les milieux populaires et, singulièrement, les jeunes de familles immigrées.
Robert Badinter- Fayard, 1992
Dès l'avènement de la République en 1871, une exigence s'impose à tous en matière pénitentiaire : la prison ne doit plus seulement punir, mais, autant que possible, amender et réinsérer. Robert Badinter évoque en historien rigoureux et objectif une période - 1871-1914 - où s'enracine la France d'aujourd'hui.
Corps social, inclusion, exclusion
Eric Pouhier, Un SDF dans les rues de Paris en 2005, CC-BY-SA (Wikimedia Commons)
Pierre Bourdieu - Éditions du Seuil, 1993
Sous la direction de Bourdieu, une équipe de chercheurs s'est consacrée pendant trois ans à comprendre les conditions d'apparition des formes contemporaines de la misère sociale. La Cité, l'École, la famille, le monde ouvrier, le sous-prolétariat, l'univers des employés, celui des paysans et des artisans, etc. : autant d'espaces où se nouent des conflits générateurs d'une souffrance dont la vérité est dite, ici, par ceux qui la vivent.
Michel Foucault >- Gallimard, 1992
Premier ouvrage important de Foucault, publié en 1972, ce classique de l'histoire des idées étudie le développement de la notion de folie à travers différentes époques, du Moyen Âge à l'époque contemporaine.
Erwin Goffman - Editions de Minuit, 1990
Goffman s’est fait, trois années durant, l’ethnologue scrupuleux des malades mentaux internés dans les hôpitaux psychiatriques. Il présente dans Asiles une interprétation de la vie hospitalière qui situe les pratiques thérapeutiques quotidiennes dans leur cadre le plus objectif, celui d’une “institution totalitaire”, c’est-à-dire d’un établissement investi de la fonction ambiguë de neutraliser ou de réadapter à l’ordre social un type particulièrement inquiétant de déviants.
Serge Paugam - Presses universitaires de France, 2005
La pauvreté dérange car elle est l'expression d'une inégalité difficilement acceptable dans une société globalement riche et démocratique. Les pauvres ne représentent-ils pas le destin auquel les sociétés modernes ont cru pouvoir échapper ? Dans ce livre, Serge Paugam propose une réflexion qui englobe tous les éléments de cette question sociale.
Robert Castel - Fayard, 1995
Après avoir décrit la lente mise en place de la dépendance salariale, puis sa remise en cause sous la pression de l'économie de marché, l'auteur montre que seul l'État est encore capable d'imposer un minimum de protection sociale pour limiter les effets d'un individualisme négatif qui n'a libéré le travailleur de ses anciennes dépendances que pour l'abandonner à l'aléatoire de la recherche d'un emploi et de la quête de sa subsistance.
Objets de débats et de controverses, les récents "ABCD de l'égalité", dispositifs du ministère de l'Éducation nationale devant aider les enseignants à lutter contre les stéréotypes et les inégalités filles-garçons dès le plus jeune âge, interrogent en creux sur la construction historique et politique d' une éducation différenciée des femmes en France et dans le monde.
Florent Pécassou, Entrée des filles à l'école de Vieille Adour (Hautes-Pyrénées), CC BY-SA (Wikimedia Commons)
"On ne naît pas femme, on le devient". Des leçons de broderie aux cours d'éducation sexuelle, le XXe siècle est porteur d'une évolution, à la fois spectaculaire et paradoxale, de l'éducation des filles, naviguant entre l'enseignement d'un éternel féminin et une émancipation durement conquise. Cet ouvrage richement illustré met en scène ce cheminement à travers 200 documents souvent inédits : journaux intimes, cahiers d'élèves...
La scolarisation des filles débute vraiment après la Contre-Réforme, pour des raisons essentiellement religieuses. La Révolution française et la IIIe République veulent, par le biais de l'enseignement, faire jouer à la femme un rôle de "médiatrice républicaine". La Ve République, à ses débuts, généralise enfin la mixité des institutions scolaires. Où en est-on aujourd'hui ? La scolarisation des filles est plus développée que celle des garçons. Mais dans quelles filières ? Quels sont les bastions qui résistent encore aux jeunes filles ? Et surtout qu'en est-il de leur insertion professionnelle ?
Colloque international sur l'évolution du statut et de l'éducation des femmes à travers les siècles, avec notamment une communication de Rebecca Rogers.
L'école, par ses contenus et ses modes de fonctionnement pédagogique, participe activement à la reproduction de futurs hommes et femmes. Des évolutions prennent place, notamment dans la société, qui se répercutent dans l'école, tant celle-ci est articulée à l'ensemble de la vie sociale. Il fallait donc actualiser L'école des filles (dont la première édition est parue en 1990), et présenter à la fois un bilan actuel de ces inégalités indissociablement scolaires et sociales, et dessiner les tendances qui augurent des évolutions à venir.